Après plus d’une année de fermeture pour travaux de réhabilitation, le musée de la station du milieu saharien de Beni-Abbes rouvre enfin ses portes au grand public, marquant une étape majeure dans la valorisation du patrimoine scientifique et culturel de la région de la Saoura.
Le wali de la wilaya, Ali Moulay, accompagné du président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), a ordonné cette réouverture, soulignant l’importance nationale et internationale de cette structure unique.
Ce musée, implanté au chef-lieu de la wilaya, se distingue par la richesse et l’originalité de sa collection, consacrée à la faune et à la flore sahariennes, ainsi qu’aux traditions populaires et à l’artisanat local.
Pendant la période de fermeture, il était accessible uniquement aux scientifiques et aux étudiants, mais cette réouverture permettra désormais au grand public de découvrir ses trésors et de bénéficier de ses programmes éducatifs et culturels.
La réhabilitation a été réalisée grâce à un investissement de plus de 56 millions de DA, couvrant la rénovation des salles et halls d’exposition, des locaux administratifs et techniques, ainsi que des deux laboratoires spécialisés en biologie animale et végétale.
Ces travaux ont permis de moderniser les infrastructures et de créer un environnement propice à l’étude scientifique et à la valorisation du patrimoine.
Le musée joue un rôle clé pour les chercheurs et universitaires travaillant dans les domaines de la géologie, de la botanique, de la zoologie et de l’environnement saharien, grâce à sa collection exceptionnelle.
Parmi ses spécificités, on compte des expositions sur la géologie préhistorique, des espèces ornithologiques rares, des insectes rares (entomologie), ainsi que des métiers d’art et des traditions artisanales de la région.
Un zoo didactique, comprenant des animaux caractéristiques des zones arides, dont une tortue âgée de plus de 104 ans, enrichit l’expérience des visiteurs et offre une dimension éducative unique.
Les experts et universitaires avaient précédemment suggéré de rattacher cette station et son musée à l’université Tahri Mohamed de Bechar, ce qui permettrait une gestion académique plus directe et renforcerait les activités scientifiques et pédagogiques.
Une telle intégration offrirait également aux étudiants des opportunités uniques de formation sur le terrain, tout en consolidant le rôle du musée comme centre de recherche et d’innovation pédagogique dans le domaine des sciences naturelles et du patrimoine saharien.
La réouverture du musée s’inscrit dans une vision stratégique de développement culturel et scientifique.
Elle contribue à la promotion de la recherche appliquée dans les régions arides, tout en sensibilisant le public aux richesses naturelles et culturelles du Sahara.
Les visiteurs pourront ainsi découvrir non seulement la biodiversité exceptionnelle de la région, mais aussi les savoir-faire ancestraux, les techniques artisanales et les traditions locales qui témoignent de la richesse culturelle de la Saoura.
Lors d’un récent atelier national sur la géologie, tenu à Beni-Abbes du 9 au 13 octobre, de nombreux experts et responsables de l’Agence nationale du service géologique d’Algérie (AGSA) ont salué la valeur scientifique et culturelle de cette station et de son musée, soulignant leur rôle stratégique dans la formation et la recherche scientifique.
Cette reconnaissance nationale et internationale renforce l’importance de préserver et de valoriser ce patrimoine unique.
En redonnant vie à cette structure, la wilaya de Beni-Abbes affirme sa volonté de faire rayonner la connaissance scientifique et culturelle du Sahara, tout en créant un lien dynamique entre les institutions académiques, les chercheurs et le public.
La station et son musée deviennent ainsi un modèle de conservation du patrimoine, de recherche scientifique et de transmission des savoirs, tout en contribuant à l’essor touristique et éducatif de la région.
Cette réouverture marque une nouvelle ère pour la station du milieu saharien, qui se positionne désormais comme un centre de référence pour la science, l’éducation et la culture dans le Sud algérien, offrant à la fois un lieu d’étude, de découverte et d’innovation pour les générations présentes et futures.
R.C
