L’Union africaine (UA) a suspendu vendredi de ses instances la Guinée-Bissau, deux jours après le renversement du président Umaro Sissoco Embalo et la prise de pouvoir par des militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a annoncé le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf. L’UA a décidé « de suspendre avec effet immédiat » la Guinée-Bissau de ses instances, a-t-il déclaré à la presse.
Le président de la Commission de l’UA avait réaffirmé, jeudi dans un communiqué, la position de l’union contre tout changement anticonstitutionnel des gouvernements, en vertu des principes de l’Acte constitutif de l’UA (2000), de la Déclaration de Lomé sur les changements anticonstitutionnels de gouvernements (2000), de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (2007) et du Consensus d’Ezulwini (2009) qui considère illégaux les changements anticonstitutionnels des gouvernements.
Mercredi, des militaires avaient annoncé avoir renversé M. Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés sous peu dans ce pays lusophone. La junte désormais au pouvoir a nommé le général Horta N’Tam, jusqu’ici chef d’état-major de l’armée de terre comme président de la transition, qui doit durer un an.
Après avoir été dans un premier temps arrêté par des militaires, Umaro Sissoco Embalo a rejoint jeudi le Sénégal. Le candidat d’opposition à la présidentielle, Fernando Dias, qui soutient avoir remporté le scrutin, a affirmé à la presse être « en sécurité » et se cacher dans le pays.
La prise de pouvoir par les militaires a été largement critiquée, notamment par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui a dénoncé une « violation des principes démocratiques » et par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a suspendu le pays de « tous les organes décisionnels ».
Guinée-Bissau : L’Union africaine suspend le pays de ses instances
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