Le développement des infrastructures africaines vient de connaître une avancée majeure avec l’annonce, par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), de la mise en place d’une nouvelle Facilité de financement des infrastructures en Afrique (AAMFI). Dotée d’un montant initial de 1,5 milliard de dollars, cette initiative ambitieuse a été officialisée lors du Sommet sur le financement des infrastructures, tenu à Luanda du 28 au 31 octobre, sous le thème évocateur : « Réduire le coût du capital : financer les infrastructures africaines ». Fruit d’un partenariat stratégique entre l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI) et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), cette Facilité marque un tournant dans la dynamique de souveraineté économique du continent.
Elle vise à doter l’Afrique d’outils financiers solides et indépendants pour concevoir, financer et gérer ses propres projets d’envergure, notamment dans les domaines de l’énergie, du transport, de l’eau et des technologies de l’information et de la communication. Lors du sommet, une déclaration d’intention a été signée en présence de plusieurs chefs d’État africains, de dirigeants d’institutions financières et de représentants du secteur privé. Ce document consacre un engagement financier initial de 1,5 milliard de dollars, dont 100 millions seront destinés à la phase de préparation des projets, une étape cruciale pour garantir leur faisabilité et leur rentabilité à long terme. Selon Afreximbank, la création de cette Facilité illustre une volonté claire : renforcer la capacité institutionnelle du continent à mobiliser ses ressources internes tout en attirant les capitaux internationaux nécessaires au financement des infrastructures transformatrices. À terme, un accord-cadre de coopération entre l’AUDA-NEPAD et l’AAMFI sera signé en marge de la 39e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine prévue en février 2026 à Addis-Abeba.
La première phase du programme s’articulera autour de cinq projets phares, avant d’en aborder six autres, en parfaite cohérence avec le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui visent à construire une Afrique intégrée, prospère et autosuffisante. Pour Samaila Zubairu, président de l’AAMFI et PDG de l’Africa Finance Corporation, cette initiative traduit « l’ambition collective de l’Afrique de prendre en main son destin économique ». De son côté, la directrice générale de l’AUDA-NEPAD, Nardos Bekele-Thomas, a salué « une avancée concrète vers la matérialisation du Fonds de développement de l’UA », soulignant que cette Facilité « représente une preuve tangible de la détermination africaine à bâtir un avenir durable, fondé sur des solutions innovantes et collaboratives ». Lancée en 2024, l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines continue ainsi de consolider la coopération économique du continent, confirmant une fois de plus que l’Afrique entend écrire, par elle-même, les chapitres de son développement.
R.E
