La moitié de la population du Soudan du Sud se trouve en situation de famine, alerte mardi l’ONG Oxfam, déplorant la baisse de l’aide internationale à ce pays qui n’a jamais reçu aussi peu d’aide depuis sa création en 2011.
« Près de 6 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, souffrent de famine au Soudan du Sud et ont difficilement accès à l’eau potable et à des installations sanitaire », un chiffre qui devrait atteindre 7,5 millions de victimes en avril prochain », affirme Oxfam dans un communiqué.
Selon cette ONG, les coupes budgétaires des bailleurs traditionnels, notamment des Etats-Unis, ont « privé la population d’une aide humanitaire vitale au moment même où elle en avait le plus besoin ».
En 2025, le Soudan du Sud a reçu « le montant le plus faible jamais versé par les donateurs depuis la création du pays en 2011″, déplore Oxfam, relevant qu' »à seulement un mois de la fin de l’année, le plan (international) d’aide humanitaire d’urgence pour 2025, d’un montant de 1,6 milliard de dollars, est financé à moins de 40 % ».
La directrice nationale d’Oxfam pour le Soudan du Sud, Shabnam Baloch exhorte, à ce titre, les donateurs à ne pas oublier ce qui se passe au Soudan et les répercussions sur le Soudan du Sud, où « des millions de personnes vulnérables pourraient être laissées à elles-mêmes et mourir de faim ou être confrontées à une propagation rapide de maladies si l’aide vitale n’est pas rétablie de toute urgence ».
Le Soudan du Sud a connu une guerre civile sanglante entre 2013 et 2018, qui a fait au moins 400.000 morts.
Cette année, les craintes d’un nouveau conflit se sont multipliées après l’inculpation en septembre du vice-président pour « crimes contre l’humanité ».
Les violences agitant le pays depuis lors, ont poussé 300.000 Sud-Soudanais à fuir leur pays, estimait l’ONU en octobre, s’ajoutant à plus de deux millions de déplacés internes, selon Oxfam.
Le Soudan du Sud accueille aussi des centaines de milliers de Soudanais fuyant la guerre chez eux.
