L’Algérie a une nouvelle fois affirmé son rôle de moteur du développement énergétique africain à l’occasion de la 48ᵉ session du Conseil ministériel de l’Organisation des pays africains producteurs de pétrole (APPO), tenue dans la capitale congolaise, Brazzaville. Conduite par M. Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, la délégation algérienne s’est distinguée par sa participation active aux travaux, marqués par une élection symbolique et historique : celle de l’Algérien Farid Ghazali au poste de secrétaire général de l’APPO, plébiscité à la majorité des voix des États membres. La délégation algérienne comprenait également l’ambassadeur d’Algérie en République du Congo, le président-directeur général du groupe Sonatrach, M. Noureddine Daoudi, ainsi que le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), M. Amine Remini. Ensemble, ils ont pris part à un rendez-vous stratégique regroupant les ministres du pétrole et de l’énergie des pays membres, des représentants d’organisations régionales et internationales, ainsi que des partenaires du secteur des hydrocarbures venus échanger sur les défis et opportunités de la coopération africaine.
Au cœur des discussions figuraient l’évaluation des activités de l’APPO pour l’année 2025, l’examen du programme de travail et du budget 2026, ainsi que les perspectives d’un renforcement durable de la collaboration entre les pays africains producteurs de pétrole et de gaz. Les participants ont insisté sur la nécessité d’unir les efforts pour affronter les transformations profondes que connaît le monde énergétique, notamment celles liées à la transition énergétique mondiale et à la valorisation du contenu local dans les industries pétrolières et gazières. C’est dans cet esprit qu’a été signé “l’Accord de Brazzaville sur le développement du contenu local dans l’industrie pétrolière et gazière africaine”, un texte majeur adopté par les ministres des pays membres de l’APPO. Ce document traduit un engagement collectif en faveur d’une plus grande implication des compétences, entreprises et institutions africaines dans la chaîne de valeur énergétique du continent. L’accord prévoit notamment la mise en place de mécanismes d’évaluation des politiques nationales, l’amélioration de l’accès au financement et à la technologie pour les fournisseurs locaux, la promotion du transfert de savoir-faire, la création de partenariats équilibrés entre sociétés internationales et africaines, ainsi que l’harmonisation des cadres réglementaires au niveau continental.
Dans son intervention, Mohamed Arkab a réaffirmé le soutien indéfectible de l’Algérie aux objectifs de l’APPO, soulignant que la maîtrise des ressources naturelles africaines doit servir avant tout le développement des peuples du continent. Il a insisté sur la nécessité de concrétiser les projets de coopération continentale, à l’image de la création de la Banque africaine de l’énergie, appelée à financer les grandes infrastructures énergétiques, et sur l’importance d’instaurer une gouvernance transparente et efficace au sein de l’organisation. L’élection de Farid Ghazali au poste de secrétaire général de l’APPO constitue une reconnaissance du savoir-faire algérien et du rôle moteur du pays dans la coopération énergétique africaine. Ingénieur chimiste diplômé de l’Institut algérien du pétrole (IAP), spécialisé en gaz naturel liquéfié, M. Ghazali compte plus de 33 années d’expérience dans le secteur des hydrocarbures. Au sein de Sonatrach, il a occupé plusieurs postes stratégiques, dont celui de vice-président chargé de la stratégie et de la planification économique, avant d’être nommé conseiller du PDG en 2020.
Il a également représenté l’Algérie dans de nombreuses instances internationales telles que l’OPEP et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), apportant son expertise dans la négociation de dossiers complexes et la planification énergétique. M. Arkab a salué cette nomination en exprimant sa pleine confiance dans la capacité du nouveau secrétaire général à insuffler une dynamique de modernisation et de coopération accrue entre les pays africains producteurs d’hydrocarbures. “L’Afrique a besoin d’une vision unifiée et ambitieuse pour valoriser ses ressources, attirer les investissements, et renforcer son autonomie énergétique”, a-t-il déclaré. Ce 48ᵉ Conseil ministériel s’est tenu parallèlement à la 4ᵉ édition du Conférence et Exposition africaine sur le contenu local (CECLA 2025), organisée sous le haut patronage du président congolais Denis Sassou Nguesso.
Cet événement a permis un échange riche entre décideurs politiques, experts et industriels sur les meilleures pratiques visant à développer les compétences locales et à accroître la valeur ajoutée des ressources africaines. Fondée en 1987 à l’initiative de l’Algérie, l’APPO regroupe aujourd’hui 18 pays membres. Elle œuvre à la coordination des politiques pétrolières, à la coopération technique, à la recherche scientifique et au développement des capacités humaines africaines. Avec l’élection d’un Algérien à sa tête et l’adoption d’un accord majeur pour le contenu local, Brazzaville 2025 marque une étape décisive dans la construction d’une Afrique énergétique forte, intégrée et souveraine.
R.E
