Un responsable de la Réserve fédérale (Fed) américaine a fortement dégradé vendredi ses prévisions pour la première économie mondiale devant les « turbulences » dues notamment aux droits de douane: moins de croissance, plus d’inflation et de chômage. Après avoir évoqué « des temps de turbulences et d’incertitudes », le président de la Fed de New York John Williams a mis à jour ses prévisions pour l’économie américaine, lors d’un discours prononcé à Puerto Rico. « Je m’attends désormais à ce que la croissance du PIB (produit intérieur brut) ralentisse considérablement par rapport à son rythme de l’an dernier, vraisemblablement sous 1% », a déclaré le responsable qui vote sur les décisions de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis. Il a cité comme facteurs « le ralentissement de la croissance de la main-d’oeuvre disponible en raison d’une immigration réduite » et « l’impact cumulé de l’incertitude et des droits de douane ». La croissance du PIB était de 2,8% en 2024 par rapport à 2023. « Du fait de cette décélération de la croissance, j’anticipe que le taux de chômage va croître, passant d’ici la fin de l’année de 4,2% actuellement à entre 4,5% et 5% », a-t-il ajouté. « Je m’attends à ce que les droits de douane relevés accentuent l’inflation cette année (pour atteindre) entre 3,5% et 4% », a-t-il enchaîné. L’indice d’inflation de référence pour la Fed, le CPE, est pour l’heure de 2,5%, au-dessus de son objectif de 2%. Par ailleurs, avant que débute son discours, l’Université du Michigan a dévoilé une estimation de la confiance des consommateurs américains plongeant de 11% en avril, à 30% de moins qu’en décembre et en recul général quel que soit l’âge, revenu, niveau d’études ou appartenance politique, les anticipations d’inflation étant au plus haut depuis 1981.