La tension monte dangereusement le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, où de violents affrontements ont contraint plus d’un demi-million de civils à fuir leurs villages.
Depuis la reprise des hostilités dimanche, les deux pays se renvoient la responsabilité des tirs ayant ravivé un conflit frontalier latent depuis des années, malgré un cessez-le-feu signé en octobre.
Selon le ministère thaïlandais de la Défense, plus de 400.000 personnes ont été déplacées « en raison d’une menace imminente pour leur sécurité ».
Des abris temporaires ont été déployés dans plusieurs provinces, tandis que l’armée appelle au calme tout en renforçant sa présence dans les zones sensibles.
Côté cambodgien, la porte-parole du ministère de la Défense, Maly Socheata, indique que plus de 101.000 personnes issues de 20.105 familles ont été évacuées vers des abris ou chez des proches.
Les autorités font état d’au moins onze morts : sept civils cambodgiens et quatre soldats thaïlandais.
Les échanges de tirs au sol et dans les airs ravivent les souvenirs des affrontements meurtriers de juillet et d’octobre, qui avaient déjà coûté la vie à 43 personnes et forcé quelque 300.000 habitants à quitter leurs foyers.
Ce regain de violence s’inscrit dans un différend territorial profondément enraciné concernant plusieurs zones frontalières disputées, notamment dans la région du temple de Preah Vihear.
Malgré des années de médiation internationale, les tensions restent vives et la situation peut dégénérer à tout moment.
Les observateurs régionaux appellent à un retour rapide au dialogue, alors que les populations civiles subissent directement les conséquences humanitaires de cette crise.
Dans les deux pays, les autorités locales s’organisent pour gérer un afflux massif de déplacés, dans un climat d’incertitude où l’évolution des opérations militaires reste difficile à prévoir.
R.I
