La malnutrition des femmes enceintes ou allaitantes à Ghaza a des « effets dévastateurs sur des milliers de nouveaux nés », a alerté mardi l’Unicef, constatant une hausse inquiétante du nombre de naissance de bébés de faible poids sur le territoire.
A Ghaza, « le constat est clair : des mères malnutries donnent naissance à des bébés prématurés ou de faible poids, qui meurent dans les unités de soins intensifs néonatals (…) ou survivent, pour ensuite souffrir de malnutrition ou de complications médicales », a déclaré depuis Ghaza une porte-parole du Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef), Tess Ingram, lors d’un point-presse à Genève.
L’insuffisance pondérale à la naissance est généralement due à une mauvaise nutrition maternelle, à un stress maternel accru et à un suivi prénatal insuffisant.
« A Ghaza, nous constatons ces trois facteurs, et la réponse est trop lente et insuffisante », a souligné Mme Ingram. Entre juillet et septembre de cette année, environ 38% des femmes enceintes examinées par l’Unicef et ses partenaires ont reçu un diagnostic de malnutrition aiguë.
« En octobre, nous avons admis 8.300 femmes enceintes et allaitantes pour un traitement contre la malnutrition aiguë – soit environ 270 par jour – dans une région où aucun cas de malnutrition n’était constaté au sein de ce groupe avant octobre 2023 », poursuit la porte-parole, rappelant que souvent les mères sacrifient leurs repas pour nourrir leurs enfants.
« Dans les hôpitaux de Ghaza, j’ai rencontré plusieurs nouveaux-nés pesant moins d’un kilogramme, leur petite poitrine se soulevant sous l’effort de survivre », a-t-elle encore rapporté, précisant que les nourrissons de faible poids, nécessitant des soins particuliers, ont « environ 20 fois plus de risques » de mourir que les autres.
Selon l’Unicef, le nombre de bébés décédés le premier jour de leur vie a augmenté de 75 % à Ghaza, passant d’une moyenne de 27 bébés par mois en 2022 à 47 bébés par mois entre juillet et septembre 2025. Mme Ingram a regretté mardi les « entraves imposées par les autorités (sionistes) qui ont empêché l’acheminement de certains produits médicaux essentiels dans la bande de Ghaza », et appelé notamment à l’ouverture du point de passage de Rafah à la circulation des camions humanitaires.
Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s’élève à 70.366 martyrs
L’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza a fait 70.366 martyrs et 171.064 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023, selon un nouveau bilan donné mardi par les autorités sanitaires palestiniennes.
Les corps d’un martyr ainsi que six blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures, précise la même source, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, octobre dernier, 377 Palestiniens sont tombés en martyrs et 987 autres ont été blessés, tandis que les corps de 626 martyrs ont été récupérés, a ajouté la même source.
