Le MC Oran a connu une soirée cauchemardesque au stade Miloud-Hadefi, une élimination qui fera date tant elle a pris les allures d’un effondrement inexplicable.Face à l’ES Mostaganem, une formation volontaire mais théoriquement largement à portée du Mouloudia, les Oranais se sont inclinés 2-1 après avoir mené au score, compromettant une qualification qui semblait acquise à la mi-temps. Les premières minutes du match avaient pourtant laissé entrevoir un scénario favorable aux Rouge et Blanc.Très vite, les Oranais ont confisqué le ballon, imprimant un rythme tourné vers l’avant, cherchant à étouffer Mostaganem dans sa moitié de terrain. Mais malgré cette domination territoriale, le MCO s’est heurté à un bloc adverse souverain dans l’organisation, rigoureux dans les placements et admirable dans la discipline.L’ES Mostaganem n’a jamais paniqué. À chaque tentative oranaise, elle opposait un rideau compact, un pressing intelligent, et des sorties de balle propres malgré la pression. Les Oranais avaient la possession, mais pas les idées.Les passes étaient nombreuses mais souvent latérales, les attaques anticipées, faciles à lire.
Une impression de stérilité offensive s’installait petit à petit. Au fil des minutes, Mostaganem gagnait en confiance.Ses contres devenaient mieux construits, plus incisifs, comme celui mené par Moulay, dont la frappe obligea Hanane à s’employer. Les Oranais, surpris, commençaient à reculer légèrement, perdant en spontanéité et en justesse.Le tournant psychologique survient toutefois en fin de première période.Sur une main de Benamar, l’arbitre désigne le point de penalty. Kerroum, capitaine et symbole, s’élance et transforme sans trembler.Le MCO mène 1-0 et rentre aux vestiaires sous les applaudissements, persuadé que la qualification n’est plus qu’une formalité. Mais la seconde mi-temps sera un basculement total, un renversement d’équilibre que peu auraient imaginé.Dès la reprise, Mostaganem affiche un visage métamorphosé : plus audacieux, plus rapide, plus ambitieux.
L’entrée d’Asker apporte un souffle nouveau.Il dynamise son couloir, offre des solutions, élimine, et donne des ballons propres à ses partenaires.Le MCO, lui, recule, doute, peine à contenir la poussée adverse. Les avertissements se multiplient : Boulkaboul manque de peu le but, puis Lamri frôle le lob parfait sauvé in extremis par Belkheiter sur sa ligne.Le MCO ne parvient plus à sortir.La peur s’installe.Et la sanction tombe à la 69e minute.Sur un corner millimétré d’Asker, Motrani surgit au premier poteau et catapulte le ballon de la tête.1-1.Le stade Miloud-Hadefi, stupéfait, sent la tempête arriver.Cinq minutes plus tard, l’ouragan Mostaganem frappe à nouveau.Asker, encore lui, profite d’un espace pour déclencher une frappe remarquable qui surprend Ferrahi.2-1.Le silence s’abat sur Oran.Les joueurs du MCO, KO debout, accusent le choc sans jamais parvenir à s’en relever.Les minutes s’égrainent, les tentatives sont brouillonnes, l’ES Mostaganem tient sa victoire avec une maturité impressionnante.Le coup de sifflet final plonge Oran dans un mélange de colère, de déception et de stupéfaction.Le MCO, club historique, tombe dès son entrée en lice, à domicile, face à un voisin plus modeste mais infiniment plus déterminé.Cette élimination pose d’immenses questions : sur l’état mental du groupe, sur son approche tactique, sur sa capacité à gérer des moments clés.
Le MCO ne perd pas seulement un match : il perd des certitudes, des repères, et peut-être la confiance de ses supporters, qui n’avaient pas imaginé assister à pareille débâcle.L’ES Mostaganem, elle, réalise un exploit majuscule, porté par l’audace, la discipline et la volonté de ses joueurs.Une soirée historique pour l’ESM.Une soirée noire pour le MCO.
R.S
