LONDRES : L’exploration minière en eaux profondes provoque une chute alarmante de la faune marine

dknews
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Une étude scientifique d’envergure, menée durant cinq ans dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ) dans le Pacifique, révèle un déclin de 37 % du nombre d’animaux vivant dans les sols marins touchés par des opérations d’exploration minière.

Cette baisse spectaculaire, liée à des essais de machines destinées à extraire des métaux stratégiques, alimente l’inquiétude croissante autour de l’impact de l’exploitation minière en haute mer sur la biodiversité mondiale.

Les scientifiques issus du Musée d’histoire naturelle du Royaume-Uni, du Centre national d’océanographie et de l’Université de Göteborg ont comparé l’état de la faune deux ans avant et deux mois après le passage d’un véhicule minier dans une zone encore vierge.

Leur analyse s’est concentrée sur de petits organismes mesurant entre 0,3 mm et 2 cm : vers, coquillages et micro-invertébrés, éléments essentiels de l’écosystème profond.

Le constat est sévère : la trace laissée par les engins est synonyme d’un effondrement immédiat de la biodiversité locale.

Pour Adrian Glover, auteur principal de l’étude, ces résultats constituent une base scientifique fondamentale pour établir des normes environnementales strictes sous l’égide de l’Autorité internationale des fonds marins, alors que les États membres débattent encore des règles encadrant l’exploitation de ces espaces.

Ce sujet devient d’autant plus urgent que certains pays se préparent à lancer des campagnes d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, tandis qu’un traité des Nations unies sur la haute mer entrera en vigueur début 2026.

Si aucune licence commerciale n’a encore été délivrée dans les eaux internationales, la pression croissante pour accéder au nickel, au cobalt et au cuivre « indispensables aux batteries et aux technologies stratégiques » nourrit un débat mondial.

Celui-ci oppose les impératifs de transition énergétique aux risques pesant sur un patrimoine marin encore largement méconnu.

La publication de cette étude marque un tournant dans la réflexion internationale, rappelant que la ruée vers les métaux du futur pourrait fragiliser des écosystèmes déjà menacés par la pollution et la surpêche.

Les conclusions appellent à une vigilance accrue et à une réglementation ferme avant qu’il ne soit trop tard.

R.I

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