La compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a transporté près de 8 millions de passagers en 2024 et prévoit d’atteindre 8,5 millions de passagers en 2025, hors activité de Domestic Airlines (filiale d’Air Algérie), dont les réalisations devraient atteindre 1,5 million de passagers, a indiqué le P-dg de la compagnie, Hamza Benhamouda.
Dans une interview accordée l’APS, M. Benhamouda a précisé que, pour répondre à la demande croissante en transport aérien, notamment pendant les périodes de forte affluence et la haute saison, Air Algérie a augmenté d’un tiers le nombre de ses vols quotidiens, dépassant 320 vols par jour durant l’été 2025, contre 230 vols à la même période en 2024.
« Cet effort colossal, nous l’avons parfois payé par des perturbations des programmes qui ont causé des désagréments à nos clients. Avec l’arrivée des nouveaux avions, ces problèmes seront progressivement surmontés », a-t-il indiqué.
S’agissant de l’amélioration du service et de l’attractivité des tarifs face à la concurrence, le P-dg a souligné qu’Air Algérie multiplie les offres promotionnelles pour permettre aux Algériens d’ici et de l’étranger de voyager de et vers l’Algérie à un prix accessible, sans sacrifier le confort à bord et surtout la sécurité des passagers.
« Cette équation est rendue d’autant plus difficile par la forte concurrence que nous subissons sur les lignes les plus rentables », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le développement d’accords commerciaux avec des compagnies de rang mondial contribuera au développement et à la diversification de l’offre au profit de la clientèle, a-t-il poursuivi, ajoutant que « ceci est le rôle du pavillon national et Air Algérie l’assume avec fierté et conviction, et continuera d’offrir les meilleurs tarifs possibles à sa clientèle, grâce notamment au soutien permanent de l’Etat et à l’engagement des travailleurs d’Air Algérie à chaque escale ».
Air Algérie aspire à renforcer les lignes reliant l’Algérie avec les pays du Sud
La stratégie de la compagnie nationale Air Algérie repose sur la capitalisation des dessertes historiques et le développement de celles reliant les principales capitales de l’Afrique, en vue de renforcer ses liaisons avec les pays du Sud, a indiqué le P-dg de la compagnie Hamza Benhamouda.
Dans un entretien à l’APS, il a précisé que la stratégie africaine de la compagnie repose sur trois axes : capitaliser sur les dessertes historiques comme Dakar, Abidjan, Nouakchott, Niamey et Ouagadougou, mailler le réseau régional via Libreville, Cotonou et Conakry et développer les dessertes internationales, avec la relance de Johannesburg à compter du 15 janvier 2026 et le développement des lignes vers Addis-Abeba, Lagos et Accra.
A cet effet, il a exprimé sa « profonde gratitude au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour le soutien stratégique et constant qu’il accorde à Air Algérie et pour la confiance qu’il place en la compagnie et en ses capacités de développement ». Il a souligné que la compagnie met tout en œuvre pour « renforcer son rôle de vecteur de développement économique et social, aussi bien au niveau national que continental ».
M. Benhamouda a rappelé en ce sens que la compagnie a ouvert en 2025 des lignes vers Abuja et N’Djamena, exploitées via Douala. « Le Cameroun, le Nigeria et le Tchad ont accordé à Air Algérie le droit de la cinquième liberté, permettant d’opérer ses premières lignes intra-africaines : Douala-Abuja-Douala et Douala-N’Djamena-Douala », a-t-il dit.
Concernant l’Europe, le P-dg a indiqué qu’Air Algérie poursuit le développement de son réseau, avec l’ajout d’un deuxième aéroport à Londres (Stansted), le lancement de Rotterdam et la programmation de nouvelles destinations en 2026, notamment Birmingham et Budapest via Vienne. Il a précisé que la compagnie envisage de reprendre certaines destinations de l’ex-Tassili Airlines (actuellement Domestic Airlines), comme Strasbourg et Nantes, et de renforcer la plateforme de Roissy.
M. Benhamouda a également évoqué les accords de partage de codes conclus avec Turkish Airlines et Qatar Airways. « Ces accords permettront de proposer à nos clients des destinations telles que Hong-Kong, Kuala Lumpur, Mascate, Zanzibar, Athènes, Dar Essalam, Bangkok, Séoul, Ankara, Trabzon et Izmir via des compagnies partenaires, qui ont obtenu pour la première fois le droit d’opérer sur le réseau domestique », a-t-il expliqué.
Pour M. Benhamouda, l’acquisition du premier Airbus A330neo constitue « une première étape dans le processus de renouvellement de la flotte ». Il a précisé que ce processus est nécessaire car la moyenne d’âge de l’actuelle flotte oscille entre 18 et 20 ans, ce qui entraîne « davantage de travaux de maintenance avec des coûts élevés d’entretien ».
Le rajeunissement de la flotte devrait permettre de réduire la pression sur l’activité de maintenance et sur les opérations aériennes, qui peuvent entraîner « une dégradation de la qualité de service et des perturbations plus ou moins importantes du programme de travail des personnels navigants » soumis à des temps de service réglementés.
Il a également indiqué que la division maintenance, qui est en phase de filialisation, « va gagner en efficacité et pourra se consacrer à d’autres clients ». Selon lui, « l’activité de maintenance sera principalement dominée par les tâches programmées et laissera moins de place aux actions non prévues (curatives) ».
M. Benhamouda a rappelé qu’Air Algérie prévoit l’acquisition, d’ici 2028, de 34 avions afin de renouveler partiellement la flotte de la compagnie et de sa filiale Domestic Airlines. « Cela permettra de répondre à la demande croissante de transport aérien sur les réseaux domestique et international et de réaliser les objectifs de développement socioéconomique tracés par le Président de la République, notamment à travers le renforcement de la connectivité régionale », a-t-il ajouté.
Enfin, le P-dg a souligné le rôle d’Air Algérie dans le développement de l’aéroport international d’Alger en hub. « La programmation efficiente des vols et l’ouverture de lignes, seule ou en partenariat, va créer la dynamique nécessaire au développement du hub Alger », a-t-il dit, en insistant sur « la contribution de l’ensemble des acteurs de l’écosystème – commerce, hôtellerie, transport terrestre et autres services – pour augmenter l’attractivité du hub ».
