Les travaux de la 12e session du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, inscrit dans le cadre du Processus d’Oran, ont donné lieu à un appel solennel des responsables africains pour une intensification coordonnée de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé transnational. Cette session s’est distinguée par la convergence rare des participants sur la nécessité d’une réponse collective, cohérente et durable face à un fléau qui continue de menacer la stabilité du continent. L’Algérie, forte de son expérience reconnue et de ses succès dans l’éradication du terrorisme, s’est retrouvée au centre des discussions, citée comme modèle et partenaire stratégique incontournable. Pour le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, la lutte contre l’extrémisme violent ne peut être dissociée d’un engagement résolu contre la pauvreté, la marginalisation et les inégalités structurelles. Dans son allocution, il a insisté sur la nécessité de bâtir en Afrique un environnement sécuritaire durable fondé sur la consolidation des institutions étatiques, la montée en compétence des forces de défense et de sécurité, et une stratégie de développement reposant sur l’éducation, la numérisation, l’économie verte et l’inclusion sociale.
Il a souligné que cette vision exige une coopération beaucoup plus étroite entre États africains, une diplomatie préventive renforcée et un véritable partage des renseignements, afin d’anticiper les menaces et de neutraliser les réseaux criminels et terroristes avant qu’ils ne s’enracinent davantage. Le ministre tunisien a également réaffirmé l’engagement ferme de son pays à soutenir toutes les initiatives africaines et internationales visant à instaurer la paix, à renforcer la stabilité et à accompagner les efforts communs de prévention des conflits. Pour lui, il est désormais indispensable de construire une architecture de sécurité africaine fondée sur la solidarité, le partenariat stratégique, la souveraineté partagée et la responsabilisation collective. Le ministre des Relations internationales du Botswana, Phenyo Butale, a livré un message tout aussi clair en mettant en garde contre la progression inquiétante de l’extrémisme violent sur le continent. Selon lui, la propagation rapide des groupes terroristes en Afrique australe, centrale et sahélienne exige de puiser dans les expériences réussies et les expertises crédibles, au premier rang desquelles se distingue l’Algérie.
Il a rappelé que le parcours unique de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, marqué par des stratégies efficaces de déradicalisation, de réconciliation nationale et de sécurisation du territoire, constitue une référence précieuse pour tous les pays africains désireux de renforcer leurs capacités nationales. Pour Butale, il ne peut y avoir de paix sans développement, ni de stabilité sans perspectives économiques solides. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir la prospérité comme rempart contre les discours extrémistes, estimant que « l’économie est la première ligne de défense contre le terrorisme ». Il a également mis en avant la nécessité impérieuse d’une collaboration renforcée entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que d’une action coordonnée du groupe A3+, afin de garantir que la voix de l’Afrique soit entendue, protégée et respectée dans les instances internationales. La 12e session du Processus d’Oran aura ainsi permis de consolider le rôle de l’Algérie en tant que plateforme stratégique pour le dialogue africain sur la sécurité et comme acteur incontournable dans la formulation de solutions continentales. À l’heure où l’Afrique fait face à des menaces multiformes, le message des participants demeure clair : seule une Afrique unie, solidaire et dotée d’une vision commune pourra relever le défi du terrorisme et construire un avenir fondé sur la paix, la souveraineté et la prospérité partagée.
R.I
