ORAN : Le VIH en hausse alarmante « une campagne d’urgence pour stopper la contagion »

dknews
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Oran traverse une alerte sanitaire majeure. Depuis janvier, 580 nouvelles infections au VIH ont été enregistrées, un chiffre qui frôle déjà le total de l’année 2024, où plus de 600 cas avaient été comptabilisés.

Face à cette progression inquiétante, l’Établissement hospitalier Mohamed-Balaska, implanté à Nedjma (ex-Chtaïbo), a décidé de frapper fort en lançant une campagne de dépistage et de sensibilisation d’une ampleur inédite, étalée sur trois semaines, visant à toucher l’ensemble de la population.
Au cœur de cette initiative, le dépistage rapide constitue la pierre angulaire. Un pavillon spécialement aménagé à l’entrée de l’hôpital accueille désormais visiteurs, patients et accompagnateurs. Il offre un accès direct aux tests, à des notices explicatives et à des conseils personnalisés délivrés par une équipe médicale et paramédicale entièrement mobilisée. L’objectif est double : identifier les cas de contamination silencieuse et renforcer la compréhension des risques liés au virus, afin de casser la chaîne de transmission. Pour la professeure Moufek, coordinatrice de l’opération, cette recrudescence des infections est un signal d’alerte majeur.

« Le virus circule toujours activement. La prévention doit être intensifiée et les citoyens informés », insiste-t-elle.
Un des axes stratégiques de la campagne concerne les femmes enceintes, dans le cadre de la lutte contre la transmission mère-enfant.
Sans prise en charge, le risque de transmission atteint 25 %, mais grâce à un suivi médical rigoureux et à un diagnostic précoce, ce taux peut être réduit à moins de 1 %.
Preuve de l’efficacité du protocole : les 65 femmes enceintes suivies cette année ont toutes donné naissance à des enfants exempts du virus.
La campagne dépasse le cadre hospitalier.
Elle s’étend aux résidences universitaires, aux centres de formation, aux lieux publics fréquentés et au complexe religieux Abdelhamid Ben Badis, dans le but de toucher particulièrement les jeunes adultes, souvent plus exposés.
L’opération repose sur une mobilisation collective impliquant la société civile, les enseignants et les représentants de la direction des affaires religieuses et des wakfs, qui contribuent à diffuser largement les messages de prévention.
Un volet essentiel de formation accompagne cette démarche.
Le personnel médical et paramédical bénéficie de sessions pédagogiques sur les modes de transmission, les stratégies de prévention modernisées, l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH et la sécurité des soins.

Cette montée en compétences s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre le sida, fondée sur la prévention, l’éducation sanitaire et le dépistage précoce comme armes essentielles pour freiner la propagation du virus.
Les autorités sanitaires d’Oran espèrent ainsi inverser la courbe des nouvelles infections et instaurer une véritable culture du dépistage dans la population.
« Seule une action continue, soutenue et structurée permettra de freiner durablement la progression du VIH », affirme la professeure Moufek.
À travers cette mobilisation d’envergure, l’hôpital Mohamed-Balaska répond à l’urgence sanitaire et montre la voie d’une lutte coordonnée et efficace.
En combinant accessibilité aux tests, sensibilisation intensive, formation continue et partenariat avec la société civile, l’établissement œuvre pour réduire l’impact du VIH sur la population oranaise et protéger durablement la santé de ses citoyens.
Dans une ville où le virus circule toujours activement, cette initiative constitue un véritable signal d’alerte et un appel à la vigilance pour tous.
R. L.

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