GHAZA/L’urgence sanitaire devient insoutenable : des dizaines de milliers de patients attendent toujours une évacuation

dknews
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La situation sanitaire à Ghaza atteint un niveau d’urgence dramatique, alors que des dizaines de milliers de Palestiniens gravement malades ou blessés demeurent en attente d’une évacuation médicale vers l’étranger.
Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé un nouvel appel pressant à la communauté internationale, soulignant l’ampleur d’une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver.
Depuis le début de l’offensive militaire le 7 octobre 2023, les civils de Ghaza vivent au rythme des bombardements, du manque de soins et de l’effondrement quasi total du système de santé.
Pour MSF, le constat est sans appel : les besoins dépassent largement les capacités locales.
« Les besoins sont immenses », a alerté Hani Isleem, coordinateur des évacuations médicales pour l’organisation, rappelant que le nombre de patients réellement pris en charge à l’étranger n’est qu’une infime partie des personnes en détresse.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, un peu plus de 8 000 patients ont pu être évacués depuis le début de la crise.
Pourtant, plus de 16 500 autres demeurent officiellement en attente d’un transfert vital.
Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité.
Depuis le siège de MSF à Genève, où il venait d’accompagner un groupe d’enfants palestiniens vers la Suisse, M.
Isleem a précisé que bien davantage de malades n’étaient même pas encore inscrits sur les listes officielles.
« Nous estimons que le nombre réel est trois à quatre fois supérieur », a-t-il averti, évoquant une situation sanitaire « au-delà du supportable ».
Plus de trente pays ont accepté de recevoir des patients palestiniens, parmi lesquels l’Italie, en tête en Europe avec plus de 200 admissions.
La Suisse a également ouvert ses portes, accueillant en novembre un groupe de vingt enfants, dont plusieurs nourrissons souffrant de graves malformations cardiaques congénitales, ainsi que des enfants atteints de cancer ou nécessitant des interventions chirurgicales lourdes.
« Sans cette évacuation, certains n’auraient tout simplement pas survécu », a souligné le coordinateur humanitaire.

Mais le rythme des évacuations connaît un effondrement inquiétant.
Alors qu’environ 1 500 patients étaient transférés chaque mois au début de la crise, la fermeture du point de passage de Rafah vers l’Égypte en mai 2024 a brusquement paralysé les opérations.
Depuis, seules une soixantaine de personnes par mois parviennent à quitter la bande de Ghaza pour recevoir des soins adaptés.
Cette baisse drastique a eu des conséquences tragiques : plus de 900 patients sont morts en attendant leur transfert, un chiffre que MSF considère comme très probablement sous-évalué.
Face à l’ampleur de la catastrophe sanitaire, MSF appelle les États à intensifier leurs efforts, faciliter les évacuations et garantir un accès humanitaire sûr et durable. À Ghaza, chaque jour perdu coûte des vies.
R. I.

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