Le système judiciaire américain connaît un épisode inédit et spectaculaire avec le limogeage, lundi, de huit juges chargés des affaires d’immigration au tribunal fédéral du 26 Fédéral Plaza, à Manhattan, à New York.
Cette décision, annoncée par le ministère de la Justice, intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’administration Trump et le corps judiciaire spécialisé dans les questions migratoires.
Ces magistrats étaient responsables d’étudier les dossiers de migrants cherchant à régulariser leur situation aux États-Unis.
Leur limogeage s’inscrit dans une dynamique plus large : depuis plusieurs mois, des policiers fédéraux, souvent masqués, patrouillent quotidiennement les couloirs du tribunal et procèdent à des arrestations de migrants dès leur sortie d’audience, un spectacle suivi par la presse et qui a donné lieu à des images relayées dans le monde entier.
Ces scènes, parfois marquées par des affrontements et la séparation de familles, ont transformé le 26 Federal Plaza en symbole d’un resserrement des politiques migratoires sous l’administration Trump.
Selon l’Association nationale des juges chargés de l’immigration (NAIJ), ces huit juges rejoignent le rang des quelque 90 magistrats limogés cette année sur environ 600 à travers le pays, une vague qui illustre la forte pression politique pesant sur le système judiciaire en matière d’immigration.
Ce limogeage survient dans un contexte où le contrôle migratoire et la sécurité des frontières figurent parmi les priorités affichées par l’administration américaine.
Mais il soulève également de nombreuses questions sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et sur le respect des droits fondamentaux des migrants.
Le débat sur la justice et la protection des plus vulnérables s’inscrit désormais au cœur des discussions politiques et médiatiques aux États-Unis, avec des répercussions directes sur le fonctionnement des tribunaux d’immigration à l’échelle nationale.
R. I.
