Une alerte sanitaire majeure vient d’être lancée à Alger après la découverte de cas graves d’intoxication au plomb chez plusieurs nourrissons, dont un tragiquement décédé.
Le service de toxicologie du CHU Mohamed Lamine-Debaghine (ex-Maillot) a rendu public un avertissement d’une rare gravité, appelant à mettre fin immédiatement à certaines pratiques traditionnelles encore répandues dans plusieurs familles.
Selon le rapport médical, des bébés ont été admis avec des taux de plomb extrêmement élevés dans le sang, parfois plus de dix fois supérieurs aux valeurs considérées comme dangereuses par les autorités sanitaires internationales.
L’Organisation mondiale de la Santé fixe un seuil d’alerte à 50 µg/L, mais des examens réalisés à Alger ont révélé des taux dépassant les 700 µg/L, un niveau considéré comme critique pour la vie des enfants.
Les spécialistes du CHU signalent que ces intoxications proviennent principalement de l’utilisation du khôl administré par voie orale, une pratique ancestrale encore courante dans certains foyers.
Les médecins décrivent des symptômes sévères susceptibles d’apparaître brutalement : anémie aiguë, troubles neurologiques, convulsions, altérations de la conscience et risques d’atteintes irréversibles au développement cognitif.
Devant la gravité de la situation, les équipes médicales ont insisté sur la nécessité d’un examen immédiat pour tout enfant présentant fatigue anormale, irritabilité persistante ou signes physiques inhabituels.
L’hôpital Debaghine appelle les familles à cesser immédiatement toute application non médicale de produits traditionnels susceptibles de contenir des métaux lourds.
Les professionnels de santé rappellent que le plomb est un toxique silencieux qui s’accumule dans l’organisme et dont les effets se manifestent parfois tardivement.
Ils insistent également sur le rôle déterminant de la prévention, notamment par l’information, afin d’éviter que de nouveaux cas ne viennent alourdir un bilan déjà alarmant.
À travers cet appel, le CHU souhaite provoquer une prise de conscience collective et engager une mobilisation autour de la protection des enfants, particulièrement vulnérables face à ce type d’exposition.
Les jours à venir seront essentiels pour renforcer les actions de sensibilisation et prévenir d’autres drames évitables.
R. L.
