Tindouf a accueilli, dimanche, un important colloque international consacré aux grands projets stratégiques menés dans les zones frontalières et à leur rôle dans le renforcement de l’intégration africaine.
Organisée dans le cadre du festival culturel de Maârouf Sidi Ahmed Erguibi, cette rencontre a rassemblé des chercheurs, enseignants, experts économiques et responsables d’Algérie, de Mauritanie et de la République arabe sahraouie démocratique.
L’événement a mis en avant la profonde transformation que connaît la wilaya de Tindouf grâce à des projets structurants d’envergure nationale et continentale.
Le gisement de Gara Djebilet, la route Tindouf-Zouerate reliant l’Algérie à la Mauritanie, la future ligne ferroviaire Gara Djebilet–Tindouf–Béchar longue de 950 km, ainsi que la dynamique croissante du poste frontalier « Chahid Mustapha-Benboulaid », ont été présentés comme des axes essentiels de l’ouverture de l’Algérie vers l’Afrique de l’Ouest.
L’expert mauritanien Ismaïl Cheikh Sidya a souligné la dimension culturelle qui unit les peuples de la région et a qualifié Tindouf de pont civilisationnel et stratégique. Selon lui, la route Tindouf-Zouerate constitue un levier majeur pour accélérer l’intégration économique régionale, soutenant une vision africaine fondée sur la coopération équilibrée.
De son côté, le professeur Abdeslam Kheloufi (Université de Béchar) a rappelé que les projets lancés par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans les régions frontalières, visent la création d’espaces économiques capables de stimuler des échanges structurés et durables avec les pays voisins.
Il a insisté sur l’importance d’une vision africaine où l’Algérie joue un rôle pivot basé sur la solidarité et le développement partagé.
Le président du Conseil d’affaires algéro-mauritanien, Youssef El-Ghazi, a mis en évidence la croissance spectaculaire des échanges bilatéraux : de moins de 50 millions de dollars en 2019, ils ont atteint plus de 414 millions en 2023, soit une hausse de 82 %.
Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Mauritanie ont elles aussi fortement progressé, confirmant l’émergence de Tindouf en véritable hub économique et logistique.
Sur le plan culturel et linguistique, le président du Haut Conseil de la langue arabe, Dr Salah Belaïd, a présenté une feuille de route visant à renforcer la présence de l’arabe dans les domaines scientifiques et économiques, tout en consolidant la complémentarité avec le tamazight. Il a rappelé que cette stratégie s’étend jusqu’en 2030 et s’appuie sur la modernisation, la numérisation et le développement du contenu numérique.
Les travaux du colloque ont abordé plusieurs axes : l’impact des grands projets sur l’intégration africaine, la dimension sociale du développement, et les mécanismes de coopération frontalière.
Cette rencontre a confirmé la place croissante de Tindouf comme porte d’entrée stratégique vers l’Afrique et comme acteur clé du développement régional.
R.R
