Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordonnateur de la MINURSO, Sidi Mohamed Omar, a affirmé que la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies avait clairement mis à nu les tentatives de l’Etat d’occupation marocain de diffuser des mensonges pour masquer son échec à faire passer ses thèses coloniales au sein du Conseil, soulignant que la résolution a réaffirmé le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et a déjoué les manœuvres visant à contourner la légalité internationale.
Sidi Omar a expliqué, dans une déclaration à l’APS, avant l’ouverture, vendredi à Paris, des travaux de la 49? conférence de la coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), que le fond de la résolution 2797 de l’ONU, adoptée le 31 octobre 2025, insiste sur l’attachement aux principes et buts de la Charte des Nations unies, notamment au droit des peuples à l’autodétermination, affirmant que la solution doit être conforme à la volonté libre du peuple sahraoui et acceptée par son unique représentant légitime, le Front Polisario.
Le responsable sahraoui a indiqué que la résolution récente du Conseil avait suscité une grande controverse, en raison des tentatives du Maroc, soutenu par la France, d’y introduire des approches coloniales, soulignant que plusieurs Etats attachés au respect de la Charte de l’ONU avaient contré ces tentatives, préservant ainsi au texte son esprit initial fondé sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le Maroc a eu recours à la propagande, en laissant entendre que le texte de la résolution faisait mention de plusieurs « parties », a-t-il précisé, rappelant que le Conseil de sécurité avait identifié deux parties au conflit: le Front Polisario, considéré comme représentant légitime du peuple sahraoui, et le Maroc, en tant que puissance occupante.
Les autres formulations n’auraient, selon lui, aucune incidence sur la portée juridique du texte.
Sidi Mohamed Omar a, en outre, rappelé que la résolution ne reconnaît aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et ne consacre pas son plan d’autonomie comme unique base de la solution, d’autant que le Conseil laisse la voie ouverte à l’examen de toutes les approches conformes au droit international, réaffirmant que le peuple sahraoui reste le seul concerné par l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination.
Le déni du droit légitime des peuples à l’autodétermination, l’essence intrinsèque du colonialisme (ministre sahraoui)
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Yeslem Beisat, a affirmé, dimanche à Alger, que l’occupation des terres et le déni du droit légitime des peuples à la vie et à l’autodétermination est l’essence intrinsèque du colonialisme, quelles que soient ses justifications ou ses affiliations continentales.
S’exprimant lors de sa participation à une session ministérielle de haut niveau, organisée dans le cadre de la Conférence internationale sur les crimes coloniaux en Afrique, tenue au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, le ministre sahraoui a expliqué que le colonialisme est une « idéologie fondée sur le déni de l’existence de l’autre, l’ignorance du droit international et la cupidité », soulignant que « l’occupation des terres et le déni du droit légitime des peuples à la vie et à l’autodétermination est son essence intrinsèque ».
« Les puissances coloniales ont toujours tenté de présenter leur colonialisme comme un projet civilisateur et de progrès (…) ou en avançant des prétextes de sécurité nationale, comme c’est le cas dans différentes régions du monde », a-t-il ajouté, réaffirmant que « le colonialisme, qu’il provienne d’Europe, d’Afrique ou d’ailleurs, a, pour véritable objectif « la convoitise des ressources naturelles et l’exploitation des peuples et de leurs capacités ».
Il a rappelé que « le colonialisme sévit encore dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique et dans les Caraïbes », dénonçant le non respect des grandes puissances « de leurs engagements relatifs à la décolonisation, et mêmes les tentatives de certaines d’entre elles d’entraver ce processus et le prolonger ».
Dans ce contexte, le ministre sahraoui a souligné que les luttes du peuple algérien et la Glorieuse Révolution de Novembre ont eu un rôle prépondérant « dans l’accélération de l’indépendance de nombreux pays africains et l’adoption par les Nations unies de la résolution 1514 portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, laquelle constitue un document historique dans le processus visant à mettre un terme à la domination coloniale ».
Conférence de l’Eucoco: le MOUDAF appelle à mettre fin à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc
Le Mouvement dynamique des Algériens en France (MOUDAF), a appelé, samedi à Paris, à mettre fin à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc.
« Il faut mettre fin à la prédation et aux violations absolues et inhumaines du régime du Makhzen qui exploite illégalement les ressources naturelles du peuple sahraoui », a déclaré à l’APS le secrétaire général du MOUDAF, Nasser Khabat, en marge de la 49e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) qui se tient depuis vendredi à Paris.
M. Khabat a fait observer que « la conférence de l’Eucoco revêt une symbolique très forte de par le contexte national et international marqué par les dérives de certaines puissances occidentales qui se prétendent garantes du droit ».
Il a relevé que pendant les travaux de l’Eucoco auxquels des parlementaires et des représentants d’associations ont pris part, il a été rappelé que « les peuples opprimés à l’image du peuple sahraoui doivent pouvoir disposer d’eux-mêmes ».
« Ces principes ont notamment été rappelés par les parlementaires algériens qui ont insisté sur la nécessité d’appliquer la résolution 1514 de l’ONU lors de leur participation aux travaux de la conférence », a-t-il soutenu.
Evoquant la conférence internationale interparlementaire tenue la veille dans les locaux de l’Assemblée nationale française, M. Khabat a invité les parlementaires français à défendre le droit fondamental du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Par ailleurs, M. Khabat a indiqué que le MOUDAF, représenté à la conférence par sept cadres, était fier d’avoir inscrit dans sa charte le principe du respect des droits des peuples sahraouis et palestiniens.
« Nous sommes naturellement des héritiers de l’esprit du premier novembre 1954 qui nous donne toute la force, la légitimité et la profondeur du discours politique noble et juste que nous menons », a-t-il dit.
De son côté, Yefri Benzerga, membre du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui a dénoncé l’attitude des puissances occidentales qui contribuent au pillage des ressources naturelles du Sahara occidental.
Il a souligné que l’Algérie soutiendra toujours le peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté.
Le Maroc continue de s’acharner sur les prisonniers politiques sahraouis et leurs proches (militante)
La militante française des droits de l’Homme, Claude Mangin, a dénoncé, samedi à Paris, les méthodes utilisées par le régime du makhzen qui continue de s’acharner sur les prisonniers politiques sahraouis et leurs proches, affirmant la poursuite de son combat jusqu’à leur libération.
« Les 19 prisonniers politiques sahraouis (de Gdeim Izik) qui sont complètement innocents et que l’ONU a déclaré qu’ils étaient en détention provisoire depuis 15 ans, méritent d’obtenir leur liberté », a déclaré Mme Mangin à l’APS en marge des travaux de la 49e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), déplorant les tortures qu’ils ont subies durant toutes ces années dans les geôles du Maroc.
L’épouse du prisonnier politique sahraoui, Naama Asfari, a également signalé que les familles de ces prisonniers politiques sahraouis avaient subi « moult représailles » parce que « leur fils, leur père ou leur frère sont considérés comme des criminels par une justice aux ordres marocains ».
« Depuis 2016, lorsque le comité contre la torture a condamné le Maroc pour fait de torture sur Naama Asfari, il était écrit dans les attendus qu’il ne devait pas y avoir de représailles sur les familles, qu’une enquête devait être diligentée et qu’une indemnisation adéquate devait être attribuée à la victime.
Mais évidemment, jamais rien de tout ça n’a été accordé, ni même envisagé de la part du Maroc », a-t-elle rappelé avec désappointement.
Dans ce contexte, la militante des droits de l’homme a exprimé sa détermination à poursuivre le combat jusqu’à la libération des prisonniers politiques sahraouis en usant de tous les moyens en sa disposition.
« Chaque année, je peux dénoncer les représailles que je subis à cause du fait que je suis l’épouse de Naama Asfari en sollicitant notamment le haut Conseil des droits de l’homme auquel le Maroc est obligé de répondre (et) mon objectif est de toujours faire en sorte que les prisonniers politiques sahraouis obtiennent leur liberté », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, Mme Mangin est revenue sur la marche qu’elle a entamée le 30 mars dernier à partir d’Ivry en France pour réclamer la liberté des prisonniers politiques sahraouis, relevant que cette initiative a permis de donner plus de visibilité à la cause sahraouie.
Néanmoins, cette militante a dénoncé l’instrumentalisation par le Maroc de sa communauté en France, qui a organisé des actions « violentes » dans chacune des cinq villes ayant abrité les manifestations de solidarité avec la cause sahraouie et ce, avec « la complicité » des préfectures de ces villes.
