La modernisation du système financier national franchit une nouvelle étape décisive avec le développement accéléré du paiement électronique par mobile. Le Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE Monétique) vient d’annoncer une extension majeure de l’interopérabilité du m-paiement via QR code, qui devrait englober quinze banques dès l’année 2026. Une dynamique qui marque une transformation profonde de l’écosystème bancaire algérien et confirme la volonté des pouvoirs publics de construire une économie numérique solide, inclusive et sécurisée. Selon la directrice générale du GIE Monétique, Assia Benchabla Queiroz, cette interopérabilité permet déjà aux détenteurs des nouvelles applications bancaires « DZMobPay » d’effectuer des transferts instantanés de compte à compte, et d’opérer des paiements en quelques secondes seulement, indépendamment de l’établissement bancaire des deux parties. Pour les commerçants, cette fonctionnalité représente un changement majeur, puisqu’ils peuvent recevoir le montant des biens et services en un temps record, ne dépassant pas dix secondes, grâce à un simple scan d’un QR code. Une solution rapide, accessible et fortement sécurisée, qui contribue à réduire la circulation du cash et à encourager l’innovation financière.
À l’heure actuelle, sept banques ont déjà intégré ce système, aux côtés d’Algérie Poste via son application « Baridi Mob ». Il s’agit de la Banque nationale d’Algérie (BNA), de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), du Crédit populaire d’Algérie (CPA), de la Banque de développement local (BDL), de la CNEP-Banque, d’Algeria Gulf Bank (AGB) et d’Al Salam Bank. Ce réseau s’élargira d’ici la fin de l’année avec l’arrivée de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) et de Fransabank Algérie, portant le total à neuf institutions avant l’entrée en vigueur du plan d’élargissement de 2026. Cet effort, souligne la directrice générale, s’inscrit dans une vision globale : homogénéiser les systèmes de paiement, fluidifier les opérations financières, améliorer l’inclusion bancaire et soutenir la mutation numérique de l’économie algérienne. La plateforme « DZMobPay », développée et gérée par la SATIM, constitue le cœur technique de ce dispositif. Élaborée selon les standards internationaux, elle garantit un flux fluide, sécurisé et parfaitement traçable pour l’ensemble des opérations transitant entre les différentes banques du réseau. Les chiffres du GIE Monétique témoignent de l’adhésion progressive des citoyens : au début du mois de novembre 2025, pas moins de 79 130 utilisateurs avaient déjà adopté les applications de paiement mobile, accompagnés de 11 873 commerçants engagés dans cette nouvelle dynamique.
Des résultats prometteurs qui encouragent les autorités à aller plus loin. Le Groupement étudie d’ailleurs la possibilité de mettre en place des incitations à destination des commerçants et professionnels, afin de renforcer leur intégration dans l’écosystème du paiement mobile et d’élargir rapidement le réseau national. Sur le plan de la sécurité, la directrice générale a tenu à rassurer les utilisateurs. Les applications reposent sur des protocoles avancés, désormais standardisés à l’échelle mondiale, garantissant la confidentialité, la protection contre le piratage et la traçabilité des transactions financières. Elle insiste toutefois sur la nécessité de sensibiliser les utilisateurs aux règles de prudence, notamment face aux tentatives de fraude ou aux sollicitations suspectes. Un autre chantier majeur en cours de développement concerne la technologie SoftPos, qui transformera n’importe quel téléphone équipé du NFC en terminal de paiement électronique. Avec cette innovation, prévue pour fin 2026, les commerçants n’auront plus besoin d’un TPE classique pour accepter des paiements « sans contact » via carte ou smartphone. Cette avancée simplifiera davantage l’accès à la numérisation pour des milliers de professionnels, réduira les coûts d’équipement et participera à la généralisation du paiement digital dans le pays. L’interopérabilité bancaire, pierre angulaire de toute transition financière moderne, constitue aujourd’hui l’un des leviers les plus efficaces pour améliorer la compétitivité de l’économie nationale.
En ouvrant la voie à une harmonisation complète des outils de paiement, l’Algérie se rapproche des standards internationaux, renforçant la confiance des citoyens et des opérateurs économiques dans les solutions numériques. La généralisation du m-paiement et la synchronisation des systèmes bancaires traduisent une ambition claire : celle de bâtir un environnement financier plus transparent, plus réactif et accessible à tous. En élargissant l’interopérabilité à quinze banques d’ici 2026, le GIE Monétique franchit un cap stratégique qui positionne l’Algérie sur la voie d’une digitalisation profonde, durable et inclusive, en phase avec les transformations économiques mondiales.
R.E
