Économie maritime : Alger plaide pour une intégration africaine renforcée et une montée en puissance de la ZLECAF

dknews
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Lors de la Conférence internationale sur l’économie maritime organisée à Alger par le World Trade Center Algiers, experts, responsables africains et acteurs du secteur maritime ont dressé un état des lieux sans concession : pour réussir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’Afrique doit impérativement accélérer son intégration maritime, moderniser ses infrastructures et uniformiser les compétences dans les 54 pays membres. Avec un marché de 1,2 milliard d’habitants et un PIB cumulé de 3 400 milliards USD, la ZLECAF représente l’un des plus grands espaces économiques mondiaux. Pourtant, le continent accuse un déficit annuel de 100 milliards USD et ne possède qu’1 % de la flotte commerciale mondiale, le contraignant à dépendre de compagnies étrangères, ce qui renchérit les coûts logistiques jusqu’à 50 %. L’Algérie, forte de ses 1 200 km de façade maritime et d’une position stratégique entre Méditerranée et Sahel, ambitionne de devenir un hub régional majeur.

Le directeur général du WTCA, Ahmed Tibaoui, a souligné les investissements engagés pour moderniser les ports, digitaliser les procédures douanières et développer des zones logistiques connectées aux corridors routiers et ferroviaires vers l’Afrique subsaharienne. Les experts présents, dont A. Rezal et Azzedine Kerma, ont rappelé la nécessité de renforcer la flotte nationale, aujourd’hui composée de 34 navires, et de moderniser le transport maritime pour couvrir 25 % du trafic algérien. Navires porte-conteneurs, vraquiers, rouliers et équipements de manutention de dernière génération figurent parmi les priorités d’acquisition. Les intervenants ont aussi insisté sur les défis urgents : congestion portuaire, faibles capacités de stockage, manque de main-d’œuvre qualifiée, digitalisation insuffisante et disparités réglementaires entre les pays africains.

Selon certaines estimations, 14,2 milliards USD d’investissements annuels sont nécessaires pour moderniser les infrastructures existantes, tandis que la ZLECAF pourrait augmenter le trafic portuaire de 40 %. L’enjeu est clair : sans une économie maritime robuste, l’intégration africaine restera incomplète. Aussi, l’uniformisation des compétences, la formation des ressources humaines et l’harmonisation des normes maritimes entre les 54 pays sont devenues essentielles. Pour l’Algérie, le défi est également une opportunité : s’imposer comme un pont incontournable entre l’Afrique et l’Europe, soutenu par une logistique moderne, une flotte renforcée et une vision maritime tournée vers l’avenir.

R.E

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