L’Algérie s’impose aujourd’hui comme l’un des exemples les plus aboutis du continent africain en matière de souveraineté pharmaceutique. Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué, dans un message vidéo diffusé à l’ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments, les progrès remarquables accomplis par le pays, devenu capable de couvrir plus de 80% de ses besoins en médicaments grâce à une industrie locale dynamique et structurée. Organisée au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal et placée sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune, cette rencontre réunit plus de quinze délégations africaines, des experts internationaux, des institutions spécialisées ainsi que des responsables du secteur pharmaceutique et de la santé.
À cette occasion, le DG de l’OMS a souligné que l’Algérie, forte de plus de 230 entreprises pharmaceutiques, constitue un modèle inspirant pour l’Afrique et le monde. Il a appelé les pays du continent à s’imprégner de cette expérience pionnière pour bâtir leur propre souveraineté sanitaire. Le responsable onusien a relevé l’importance stratégique de renforcer la capacité de production pharmaceutique régionale, notamment pour anticiper et affronter plus efficacement les épidémies, pandémies et menaces émergentes telles que la résistance antimicrobienne. Il a rappelé que les États membres de l’OMS négocient actuellement un nouveau système international d’accès aux agents pathogènes, visant à garantir un accès équitable aux vaccins, traitements et outils médicaux lors de futures crises sanitaires. Dans ce cadre, la production locale est appelée à jouer un rôle déterminant. Le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Mohamed Yakub Janabi, a rendu hommage à l’engagement constant de l’Algérie pour la solidarité africaine et pour le renforcement de l’autonomie sanitaire du continent.
Il a souligné que, dans un contexte où les pays africains importent entre 70% et 90% de leurs produits pharmaceutiques et presque la totalité de leurs vaccins, l’exemple algérien ouvre la voie à une nouvelle ère de souveraineté et de développement. Les experts présents ont également salué la vision du président Tebboune, dont les réformes ont permis de porter la production locale de 40% à plus de 80% en quelques années, notamment grâce à la création d’un ministère dédié à l’industrie pharmaceutique. L’Agence africaine du médicament (AMA), représentée par sa directrice générale, a insisté sur la nécessité d’harmoniser les réglementations, de mutualiser les capacités scientifiques et d’accélérer le transfert technologique pour bâtir un système continental robuste. Cette conférence, organisée du 27 au 29 novembre, s’inscrit dans une dynamique continentale visant à asseoir une industrie pharmaceutique africaine forte, intégrée et indépendante. L’exemple algérien, largement mis en avant, confirme la place du pays parmi les acteurs majeurs du secteur, déterminés à contribuer à la sécurité sanitaire régionale et à renforcer la résilience des systèmes de santé africains.
R.E
