Béjaïa demande le classement d’Akfadou : un plaidoyer pour sauver un patrimoine naturel et historique unique

dknews
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La protection du massif forestier d’Akfadou est plus que jamais au cœur des priorités.

Lors d’une réunion présidée par Bachir Barket, président de l’Assemblée populaire de wilaya, les autorités locales, les élus communaux, les associations écologiques, les agriculteurs et les représentants des chasseurs ont examiné en détail l’étude de classement du massif en aire protégée.

Une démarche urgente face aux menaces qui pèsent sur ce joyau naturel, véritable écrin de biodiversité et témoin d’une histoire riche.

L’étude, réalisée par le Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), ambitionne d’établir un cadre scientifique rigoureux permettant de classer Akfadou, mais aussi de délimiter précisément son périmètre, de dresser un inventaire de ses espèces végétales et animales, et de proposer un plan de gestion durable conciliant environnement et activités humaines.

Le projet prévoit trois zones distinctes : un cœur protégé de 1 142 ha dédié à la conservation stricte, une zone tampon de 3 494 ha permettant des activités encadrées, et une zone de transition de 9 112 ha favorisant un développement socio-économique durable.

Ce découpage vise à préserver le massif, menacé par les incendies récurrents, la pression démographique, les coupes illicites de bois et un tourisme non régulé.

Akfadou n’est pas une forêt ordinaire.

Culminant à 1 625 mètres d’altitude, elle abrite le Lac Noir, site emblématique, ainsi qu’une richesse écologique exceptionnelle : 484 espèces végétales, dont 40 rares, 171 plantes médicinales, 59 mousses, 16 espèces de mammifères — dont 10 protégées — et 81 espèces d’oiseaux.

Elle représente à elle seule 18 % de la chênaie caducifoliée algérienne, avec une prédominance de chênes et une diversité floristique remarquable.

Au-delà de sa valeur écologique, Akfadou porte un héritage historique considérable.

Durant la guerre de Libération, le massif accueillait le poste de commandement de la Wilaya III historique.

Longtemps classé parc national (1925-1980), il n’a cessé, depuis son déclassement en 1985, d’être la cible d’une dégradation continue, aggravée par l’absence de gaz naturel dans les villages qui l’entourent, conduisant à une exploitation excessive du bois.

Le mouvement associatif local se mobilise depuis des années pour défendre ce patrimoine menacé.

Cette fois, l’espoir renaît avec une démarche structurée, concertée et appuyée par les instances officielles.

Le classement d’Akfadou en aire protégée serait un tournant décisif, tant pour préserver un écosystème fragile que pour y développer un écotourisme durable, valorisant l’histoire et la mémoire d’un site exceptionnel de la région de Béjaïa.

R.L

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