NEW YORK (Nations unies) -Ghaza face à l’hiver : Une population déplacée à bout de forces, l’UNRWA lance un cri d’alerte

dknews
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À Ghaza, chaque jour qui passe alourdit le poids d’une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver. Après des mois d’agression dévastatrice, la population civile, déjà meurtrie, se retrouve confrontée à une nouvelle menace : un hiver glacial qui approche à grands pas.

Pour les milliers de Palestiniens arrachés à leurs foyers, survivre devient un défi quotidien, et trouver un abri sûr relève désormais de l’impossible. Dans une déclaration publiée mardi soir sur les réseaux sociaux, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a dressé un tableau sombre de la situation.
L’agence souligne que « des milliers de personnes déplacées de force dans la bande de Ghaza peinent à trouver un abri sûr à l’approche du froid ». Un message qui résonne comme un avertissement urgent à la communauté internationale.
Les habitants, explique l’UNRWA, n’ont souvent pas d’autre choix que de construire des tentes improvisées à partir de morceaux de plastique, de cartons et de tissus déchirés.
Dans les rues dévastées, sur les terrains vagues ou dans les cours d’écoles transformées en refuges de fortune, ces abris précaires sont incapables de protéger des pluies torrentielles et du vent mordant qui s’annoncent.

Des centres d’hébergement saturés et insuffisants
L’UNRWA rappelle que plus de 79.000 personnes déplacées sont actuellement réparties dans 85 centres d’hébergement placés sous sa responsabilité. Ces lieux, initialement prévus pour accueillir un nombre limité de familles, sont aujourd’hui totalement surpeuplés, les couloirs débordent, les salles de classe sont transformées en dortoirs et les infrastructures sanitaires sont dépassées par une demande exponentielle.
Dans plusieurs centres, des familles entières doivent partager un même espace exigu, sans chauffage, sans intimité et parfois même sans couverture adéquate. L’hiver qui s’installe promet de transformer ces conditions déjà difficiles en véritable calvaire.

L’aide humanitaire reste insuffisante malgré le cessez-le-feu
Sur le terrain, les ONG tirent à leur tour la sonnette d’alarme. Médecins sans frontières (MSF), présent à Ghaza, a récemment averti que l’aide humanitaire demeurait dramatiquement insuffisante, malgré le cessez-le-feu temporaire qui aurait pu faciliter l’acheminement de matériel d’urgence.
Les équipes de MSF constatent quotidiennement que les populations manquent de tentes, de couvertures, de vêtements chauds et d’équipements essentiels pour affronter des températures qui continuent de chuter.
Pour les familles, le désespoir est palpable. Beaucoup ont déjà survécu à des mois de bombardements, ont perdu leurs maisons, leurs proches, parfois tout ce qu’elles possédaient. Aujourd’hui, elles doivent affronter un nouvel ennemi, invisible mais tout aussi dévastateur : le froid.

Un hiver qui risque d’aggraver une tragédie déjà immense
La situation humanitaire à Ghaza est l’une des plus critiques de la planète. Les infrastructures ont été détruites ou gravement endommagées, l’accès à l’eau potable reste limité, les fournitures médicales manquent, et les besoins alimentaires explosent.
À cela s’ajoute maintenant le défi d’offrir un abri digne à une population qui n’a plus rien. L’UNRWA multiplie les appels à la communauté internationale pour la fourniture urgente de matériel d’abri : tentes, couvertures, bâches, structures préfabriquées, systèmes de chauffage adaptés et kits d’urgence. Mais l’agence rappelle que ses ressources sont limitées et qu’elle ne peut faire face seule à l’immensité des besoins.

L’appel pressant à une mobilisation internationale
La détresse des civils de Ghaza interpelle une fois de plus les consciences et questionne la capacité de la communauté internationale à répondre avec efficacité à une crise humanitaire de cette ampleur.
Car derrière les chiffres, ce sont des vies humaines qui se jouent, des enfants exposés au froid, des familles entières piégées entre les ruines et les intempéries, et un peuple qui tente désespérément de préserver sa dignité face à l’adversité.
Alors que l’hiver s’installe sur une terre déjà meurtrie, l’appel lancé par les organisations humanitaires ne peut être ignoré : sans une aide massive, rapide et coordonnée, la population de Ghaza risque de vivre l’un des hivers les plus éprouvants de son histoire récente.
R. I.

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