Ghardaïa est en état de vigilance renforcée. L’apparition du GHB, souvent surnommé « la drogue du viol », a poussé le wali à déclencher une alerte urgente le 19 novembre, appelant l’ensemble des secteurs « religieux, éducatifs, sociaux et associatifs » à se mobiliser immédiatement.
La région n’est pas confrontée à une crise déclarée, mais aux premiers signaux jugés suffisamment préoccupants pour justifier une réaction rapide et coordonnée. Le GHB, substance incolore, inodore et presque impossible à détecter, agit comme un puissant dépresseur du système nerveux.
Son usage détourné est connu dans plusieurs pays, où il a été impliqué dans des contextes criminels, notamment parce qu’il peut provoquer une désinhibition profonde, une perte de vigilance ou un état de confusion.
Cette capacité à se fondre dans n’importe quelle boisson en quelques gouttes fait de cette substance un danger majeur lorsqu’elle circule dans un environnement non informé ou mal protégé.
La correspondance du wali n’a pas pour objectif d’affoler la population, mais de prévenir la progression d’un phénomène qui, ailleurs dans le monde, a émergé brutalement.
Il appelle ainsi les mosquées, les établissements éducatifs et les institutions sociales à lancer des campagnes de sensibilisation, expliquant les risques, les méthodes de vigilance et la nécessité d’agir en communauté.
L’objectif est clair : éviter qu’un produit aussi discret qu’efficace ne trouve un terrain propice à sa circulation.
L’Algérie a déjà été indirectement confrontée au problème. En 2009, un fait divers en France « rapporté par la presse internationale » avait mis en lumière une tentative d’importation de substances apparentées au GHB destinées à la revente en Algérie. Cette affaire avait révélé une vulnérabilité et soulevé un débat sur la nécessité d’un contrôle strict.
Dans plusieurs pays européens, le danger est réel et constant. La Belgique a connu en 2021 une vague de témoignages dénonçant des boissons altérées dans des bars, donnant naissance au mouvement « Balance ton bar ». Au Royaume-Uni comme en France, certains établissements ont dû mettre en place des protections pour les verres afin de rassurer les clients. F
ace à un produit qui agit en quelques minutes et dont les effets peuvent durer plusieurs heures, le wali de Ghardaïa insiste sur un principe essentiel : la prévention. Informer, surveiller ses consommations, éviter l’isolement et signaler systématiquement tout comportement suspect constituent les meilleures défenses.
La mobilisation rapide des institutions locales marque une volonté de barrer la route à un phénomène connu pour évoluer rapidement, souvent trop vite pour que les autorités puissent intervenir après coup. En agissant aujourd’hui, Ghardaïa espère empêcher demain.
R.L
