Décès : Biyouna, un nom ancré dans la mémoire de l’art algérien

dknews
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Le nom de l’artiste disparue Baya Bouzar (1952-2025), connue sous son nom de scène « Biyouna », est profondément ancré dans la mémoire de l’art algérien, grâce à sa personnalité artistique hors pair, façonnée au fil des années de travail dans la comédie et la performance artistique, ce qui lui a valu l’amour et le respect du public algérien.

Fille du quartier populaire de Belouizdad (ex Belcourt) à Alger, elle puise dans les détails de son quotidien dans les ruelles animées de ce quartier les ingrédients qui alimenteront plus tard sa personnalité artistique.
Son nom deviendra ainsi l’un des plus marquants de l’histoire de l’art algérien, que ce soit au cinéma, à la télévision, au théâtre ou même dans la chanson.
A ses débuts, Biyouna attire déjà l’attention par son talent et sa passion pour le monde artistique.
Elle fréquente alors les ensembles de musique hawzi et andalou, participant à des séances de chant aux côtés de grandes voix féminines algériennes, reprenant avec elles des passages de chansons très appréciées du public et dansant avec élégance et assurance sur des rythmes authentiques. Elle passe rapidement au jeu d’actrice et apparaît pour la première fois à l’écran en 1973 dans le rôle de « Fatma » dans la série « El Harik » (l’incendie) du réalisateur Mustapha Badie, adaptée de la trilogie de Mohammed Dib.
Grâce à son intelligence artistique et à son sens de l’humour, elle s’impose avec brio au cinéma, au théâtre et à la télévision, construisant une carrière de plus de cinquante ans riche en apport artistique et culturel.
Au cinéma, la défunte brille dans des œuvres inoubliables, nationales et étrangères, excellant dans ses rôles avec un style unique, devenu sa marque de fabrique.

Son nom est également associé à des rôles télévisuels mémorables, en devenant, au début des années 2000, une icône de la comédie algérienne, aux côtés de nombreux artistes, à travers des séries à grand succès dont « Nass Mlah City », « Bab Edechra », « Dar El Bahdja », « Dar Lefchouch », ainsi que la série tunisienne « Nsibti Laaziza ».
Biyouna a conservé son rêve de se produire sur la scène du théâtre et a réalisé son vœu de chanter à nouveau, en sortant trois (3) albums en 2001, 2006 et 2007, comportant des chansons algériennes dans un style nouveau, mélangeant le style algérois aux musiques méditerranéennes contemporaines.
La regrettée qui a vécu entourée de l’affection et de l’estime de tous, a été honorée en juin 2024, par le Cercle des anciens de l’information et de la culture (CAIC), qui lui a décerné la « Médaille du mérite et de l’excellence » en reconnaissance de sa riche carrière et de son talent exceptionnel, qui alliait comédie et drame, et en tant que voix artistique populaire incarnant l’âme chaleureuse de l’Algérie profonde et la mémoire de tout un pays.

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