La Chine est redevenue cette année le premier partenaire commercial de l’Allemagne, reprenant la position qu’elle occupait entre 2016 et 2023 avant d’être détrônée par les États-Unis l’an dernier. Selon les derniers chiffres publiés mercredi par l’Office fédéral des statistiques (Destatis), les échanges commerciaux bilatéraux, incluant importations et exportations, ont atteint 185,9 milliards d’euros sur la période janvier-septembre, enregistrant une légère progression de 0,6 % par rapport à la même période en 2024. À l’inverse, les échanges avec les États-Unis ont diminué de 3,9 %, s’établissant à 184,7 milliards d’euros.
Cette évolution reflète les tensions commerciales et tarifaires avec les États-Unis. Depuis avril dernier, l’entrée en vigueur de droits de douane supplémentaires sur certains produits allemands a provoqué une baisse d’environ 8 % des exportations vers le marché américain. Parallèlement, l’industrie allemande a vu ses ventes vers la Chine reculer de 12,3 % en raison de la concurrence accrue des producteurs locaux et d’un contexte économique chinois plus volatil. Toutefois, la Chine reste un partenaire stratégique de poids pour l’Allemagne, tant pour ses importations que pour ses exportations, confirmant l’importance du marché asiatique dans l’économie allemande. La balance commerciale entre les deux pays reflète cette dynamique contrastée. Depuis le début de l’année, l’Allemagne accuse un déficit de 64,7 milliards d’euros vis-à-vis de la Chine, tandis qu’elle affiche un excédent de 41,1 milliards d’euros avec les États-Unis, qui demeurent néanmoins le premier client des exportations allemandes.
Cette situation souligne la complexité des relations commerciales internationales, où les flux économiques sont fortement influencés par la politique tarifaire et la concurrence mondiale. Les analystes soulignent que ce retour de la Chine en tête des partenaires commerciaux allemands n’est pas uniquement une question de volumes d’échanges, mais traduit également une stratégie de diversification et de sécurisation des marchés pour l’industrie européenne. Dans un contexte de ralentissement économique global et de tensions géopolitiques croissantes, Pékin représente un marché majeur pour l’Allemagne, notamment pour les secteurs de l’automobile, de la chimie et de la mécanique de précision, qui constituent le cœur de l’industrie allemande. Par ailleurs, la Chine bénéficie d’une position stratégique renforcée par son rôle dans les chaînes de valeur mondiales et sa capacité à absorber des volumes significatifs de produits manufacturés. L’Allemagne, en tant que moteur industriel de l’Europe, y trouve une opportunité de maintenir sa compétitivité et de soutenir ses emplois industriels, face à une concurrence internationale toujours plus féroce. Cette reprise de la première place commerciale de la Chine illustre également l’importance de l’Asie dans les échanges globaux et la nécessité pour l’Allemagne de consolider ses partenariats dans la région. Les entreprises allemandes observent attentivement les évolutions du marché chinois et adaptent leur production et leurs stratégies d’exportation pour répondre à une demande locale en constante mutation, tout en naviguant entre protectionnisme, régulation et concurrence accrue.
Enfin, ce regain de coopération économique bilatérale est perçu comme un signal positif pour l’Europe et l’Allemagne, démontrant que malgré les perturbations géopolitiques et tarifaires, les liens commerciaux avec la Chine restent robustes. Les perspectives pour la fin de l’année 2025 et le début de 2026 dépendront largement des négociations commerciales internationales, de la stabilité économique en Chine et de la capacité de l’industrie allemande à maintenir sa compétitivité face à la concurrence mondiale. En résumé, le retour de la Chine au sommet des partenaires commerciaux de l’Allemagne marque un tournant stratégique pour l’économie européenne, consolidant un partenariat crucial pour les flux industriels et commerciaux internationaux et rappelant l’importance d’un équilibre entre relations transatlantiques et asiatique pour la prospérité allemande et européenne.
R.E
