Dans une affaire qui illustre la fermeté des autorités judiciaires face aux actes criminels visant le patrimoine forestier national, le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné, jeudi, le placement sous mandat de dépôt de quatre individus suspectés d’avoir délibérément provoqué un incendie dans la forêt de Larhat, dans la wilaya de Tipaza.
Cette décision intervient à l’issue d’une procédure méticuleuse menée par le Pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, lequel a tenu à informer l’opinion publique de l’avancement de ce dossier particulièrement sensible.
L’affaire trouve son origine dans une série d’incendies déclarés les 13 et 14 du mois en cours dans plusieurs wilayas du pays, ravivant les inquiétudes quant à la recrudescence d’actes criminels menaçant directement la sécurité des populations et l’intégrité du domaine forestier.
C’est dans ce contexte tendu que les services de la Section de sécurité et d’investigation de la Gendarmerie nationale de Tipaza ont été mobilisés afin de clarifier les circonstances entourant le départ de feu enregistré dans la forêt de Larhat, un périmètre boisé abritant notamment des pins d’Alep, des broussailles et des zones agricoles dont une partie a été sévèrement endommagée.
Les premiers éléments recueillis sur le terrain ont rapidement conduit les enquêteurs à privilégier la thèse criminelle.
Les traces relevées, les témoignages collectés et les recoupements techniques effectués ont finalement permis d’identifier un groupe de quatre suspects dont les agissements présumés laissent peu de doute quant à l’intention de nuire.
Les membres de ce réseau auraient, selon les conclusions de l’enquête préliminaire, mis volontairement le feu à des zones sensibles du domaine forestier, aggravant ainsi les risques de propagation rapide et incontrôlée des flammes.
Présentés le ce jeudi dernier, devant le procureur de la République près le Pôle pénal national, les mis en cause ont été formellement poursuivis dans le cadre d’une information judiciaire pour actes subversifs visant à mettre en danger la vie et les biens des citoyens, ainsi que pour incendie volontaire de biens appartenant à l’État.
Des chefs d’inculpation particulièrement graves, prévus et sévèrement sanctionnés par l’article 87 bis du code pénal, ainsi que par l’article 138 de la loi régissant les forêts et les richesses forestières.
Le caractère intentionnel des faits reprochés, tout comme les conséquences environnementales et sécuritaires qu’ils ont engendrées, ont pesé lourd dans l’évaluation judiciaire. Convoqués par le juge d’instruction pour être interrogés, les accusés ont fait l’objet de mandats de dépôt au terme d’auditions approfondies destinées à éclairer les motivations, les méthodes et les éventuelles ramifications de leurs actes.
Cette affaire, qui s’inscrit dans un contexte national marqué par une vigilance accrue contre les incendies criminels et les atteintes au domaine forestier, confirme la détermination de la justice à appliquer sans concession les textes en vigueur afin de protéger les ressources naturelles du pays et garantir la sécurité des citoyens.
Elle rappelle également le rôle essentiel des unités spécialisées de la Gendarmerie nationale, dont le travail méthodique et précis a permis de faire émerger des éléments probants dans un dossier où chaque indice recueilli revêt une importance capitale.
À l’heure où les feux de forêt sont devenus un fléau récurrent, tant par leurs conséquences humaines que matérielles, cette procédure judiciaire constitue un signal fort adressé à tous ceux qui seraient tentés d’attenter à l’intégrité du patrimoine naturel national.
La justice entend ainsi réaffirmer que toute agression volontaire contre les forêts, les biens publics ou la sécurité des citoyens sera systématiquement poursuivie et sévèrement réprimée conformément à la loi.
R.N
