Oran-Vert au bord de l’asphyxie financière, un bras de fer inédit entre l’entreprise et plusieurs communes

dknews
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L’entreprise Epic Oran-Vert, longtemps considérée comme un acteur incontournable de la modernisation du cadre de vie oranais et saluée pour sa contribution au succès des Jeux Méditerranéens de 2022, traverse aujourd’hui l’une des crises les plus difficiles de son histoire. Étranglée par des créances impayées qui se chiffrent à « des dizaines de milliards », l’entreprise voit son fonctionnement paralysé, ses missions compromises et ses travailleurs plongés dans une détresse financière croissante. Oran-Vert, qui employait près de 400 agents il y a quelques années, compte aujourd’hui plus de 1 000 ouvriers mobilisés pour répondre aux exigences croissantes en matière de propreté urbaine, d’entretien des espaces verts et de gestion de l’environnement. Cette montée en charge, dictée par les orientations des autorités locales, aurait dû s’accompagner d’un renforcement des moyens financiers accordés à l’entreprise. Or, c’est l’inverse qui s’est produit : plusieurs communes refusent ou tardent à honorer les montants dus dans le cadre de contrats et conventions dûment établis.

Cette situation critique a eu pour conséquence directe le retard du versement des salaires des ouvriers, certains accusant plus de deux mois d’impayés, d’autres frôlant les trois mois sans rémunération. Une situation « inquiétante », selon un agent de terrain qui rappelle que ces retards, au-delà du préjudice humain et social, menacent la continuité même du service public environnemental dans l’une des plus importantes wilayas du pays. Selon un élu de l’Assemblée populaire de wilaya, les raisons profondes de cette crise résident dans l’accumulation massive de créances issues principalement des contrats de traitement des déchets et d’entretien des espaces verts. Malgré les démarches répétées d’Oran-Vert pour réclamer ses droits, plusieurs communes gardent le silence ou invoquent des difficultés budgétaires, plongeant l’entreprise dans une impasse financière sans précédent. Face à l’urgence, des élus de l’APW ont décidé de porter ce dossier lors de la Session de l’Assemblée prévue le 24 novembre, présidée par Chalabi Mohamed et supervisée par le nouveau wali d’Oran. L’objectif : éclaircir la situation, défendre les droits des travailleurs et pousser à l’adoption d’une solution durable. Cette session verra également l’examen du Budget primitif 2026, alors que les premières indiscrétions laissent entendre que la cagnotte destinée à Oran-Vert pourrait chuter à environ 30 milliards, soit presque moitié moins que les 55 milliards initialement alloués pour 2025.

Une réduction jugée inacceptable par plusieurs élus, particulièrement ceux chargés des dossiers sociaux, qui rappellent les efforts considérables fournis par l’entreprise dans un contexte de tensions et de contraintes continues. Le bras de fer entre Oran-Vert et certaines communes met en lumière une problématique plus profonde : la fragilité du financement des services essentiels liés à l’environnement et à l’hygiène publique. À l’heure où la capitale de l’Ouest ambitionne de poursuivre sa modernisation urbaine, l’avenir d’une entreprise aussi stratégique ne peut être laissé dans l’incertitude ni dépendre de créances instables. La crise actuelle appelle à une réorganisation urgente du système de financement local, à une meilleure transparence et à un engagement effectif des communes pour garantir la rémunération des travailleurs et la continuité des missions d’intérêt public.

R.L

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