Portée par un élan entrepreneurial croissant et l’innovation des acteurs locaux, la filière bois et ses dérivés connaît une progression remarquable en Algérie, ont souligné les participants à une conférence organisée, samedi au Palais des expositions (Pins maritimes-Alger), en marge de l’ouverture de la 4e édition du Salon international du bois, de la menuiserie, des équipements et des technologies « Algeria Woodtech 2025 ».
Cette dynamique a permis de réduire la facture d’importation, passée à près de 50 millions de dollars en 2024, contre 700 millions de dollars il y’a quelques années, selon les intervenants de cette rencontre tenue à l’initiative de l’Organisation algérienne de commerce et de l’investissement social (OACIS), en présence de représentants de plusieurs ministères et institutions ainsi que des membres du Conseil de la Nation et de l’Assemblée populaire nationale.
Dans ce cadre, le président de l’OACIS, Djaber Bensdira, a mis en avant une mutation progressive du secteur, portée par de nouvelles pratiques industrielles, une meilleure structuration de la chaîne de valeur et une montée en puissance des capacités de production locales.
Il a relevé que la filière enregistre un « saut qualitatif » par rapport aux années précédentes, encouragée par les mesures engagées par les pouvoirs publics à travers divers textes réglementaires, cahiers des charges et facilitations douanières.
Parmi ces mesures, figurent aussi l’accès prioritaire au foncier industriel pour les opérateurs du secteur et l’amélioration des conditions d’accès aux matières premières, ce qui a permis de renforcer l’offre locale et de réduire significativement le recours aux meubles finis importés, a-t-il ajouté.
« Ces avancées ont facilité la création de centaines d’unités spécialisées dans les portes, la menuiserie et les industries du bois », souligne M. Bensdira, ajoutant que la filière a également opté, afin de réduire les coûts logistiques, pour un système centralisé d’importation par navires au lieu de conteneurs, une démarche jugée « bénéfique pour l’accès aux matières premières, la maîtrise des coûts et l’allègement des dépenses publiques ».
L’instauration d’un mécanisme d’importation groupée pour les grands fournisseurs et la priorité accordée au produit national dans les marchés publics constituent, selon lui, un levier supplémentaire pour renforcer la production locale.
Sur le volet export, le président de l’OACIS a souligné l’importance de la présence dans les salons internationaux, citant le succès de la participation algérienne au Salon de Nouakchott en mai dernier, où tous les produits exposés ont été écoulés et de nouveaux accords signés. Il a exprimé une même confiance concernant la prochaine participation au Salon de Dakar en décembre. De son côté, la représentante le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, Radia Zekhmi, a rappelé l’importance des métiers du bois dans le patrimoine artisanal national, précisant que 26.122 artisans sont recensés dans cette filière, contribuant à la valorisation des ressources forestières et à la satisfaction de la demande locale.
Pour sa part, le directeur régional d’Alger du Commerce intérieur et de la régulation du marché national, Houcine Momen a salué la qualité et la diversité des produits exposés au salon, affirmant que les efforts se poursuivent pour soutenir le produit national et réduire davantage les importations. La représentante du ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Hamama Nacib, a présenté la contribution de son secteur au développement des métiers du bois, rappelant que cette branche figure parmi les 23 spécialités recensées dans la nomenclature officielle. Six formations diplômantes y sont proposées, dont la menuiserie bâtiment, la menuiserie maritime, l’ébénisterie, la charpente, l’industrie du bois et la menuiserie d’agencement, ainsi que des formations qualifiantes dans la restauration, la finition et le vernissage, selon la responsable précisant que 4.000 stagiaires sont actuellement en formation dans cette filière.
