Ahmed Attaf au cœur des enjeux mondiaux : L’Algérie défend au G20 une vision rénovée du multilatéralisme,de la transition énergétique et de la justice internationale

dknews
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Dans un contexte international marqué par une succession de crises profondes « énergétiques, géopolitiques, climatiques et humanitaires » l’Algérie s’est présentée au Sommet du G20 à Johannesburg avec une voix claire, structurée et résolument tournée vers l’équité internationale.

Représentant le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Sifi Ghrieb a porté un message solennel qui place l’Algérie au centre des débats stratégiques mondiaux, tout en réaffirmant les principes cardinaux de la diplomatie algérienne défendue avec constance par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf : souveraineté, solidarité, justice climatique et coopération gagnant-gagnant. L’allocution algérienne, longuement applaudie, s’est inscrite dans une dynamique institutionnelle qui fait de l’Algérie un acteur crédible et incontournable dans les discussions sur la transition énergétique, la réforme des institutions financières internationales, la sécurité alimentaire et la gestion des crises globales. Le sommet a également été l’occasion pour Alger de réaffirmer son engagement indéfectible envers la cause palestinienne et d’appeler la communauté internationale à assumer pleinement ses responsabilités face aux tragédies humanitaires dans la bande de Ghaza.
Dans un cadre multilatéral où les pays du Sud réclament davantage de représentativité, de justice financière et d’accès équitable aux technologies, l’Algérie a présenté une vision ambitieuse, cohérente et porteuse d’un horizon stratégique pour un partenariat renouvelé entre le G20 et l’Afrique. La transition énergétique mondiale, au cœur des préoccupations internationales, a constitué l’un des axes majeurs du discours algérien.

Le président Tebboune, par la voix de son Premier ministre, a insisté sur l’importance cruciale d’une mobilisation financière internationale capable de répondre aux défis des pays en développement, lesquels supportent encore le poids de règles économiques déséquilibrées héritées des décennies précédentes.
L’Algérie a plaidé pour une révision profonde de la manière dont les financements climatiques sont alloués, dénonçant le décalage persistant entre les engagements annoncés et les fonds réellement débloqués.
Pour Alger, la transition énergétique ne peut être un luxe réservé aux nations les plus avancées : elle doit devenir un droit, soutenu par un accompagnement technologique, un transfert de compétences et des mécanismes durables de soutien financier.
Dans cette perspective, l’Algérie a mis en avant son propre modèle, fondé sur une montée en puissance rapide des énergies renouvelables, une modernisation des infrastructures, et une stratégie énergétique qui vise à dépasser les 30.000 MW dans les prochaines années.
Le pays, déjà exportateur d’électricité excédentaire, a réaffirmé sa disponibilité totale à soutenir et accompagner les États africains dans la mise en place de plateformes énergétiques décarbonées. Cette dynamique s’inscrit pleinement dans la vision défendue depuis plusieurs années par le ministre Ahmed Attaf, qui considère la coopération Sud-Sud comme un levier essentiel du rééquilibrage mondial.
La question climatique a été abordée sous un angle institutionnel précis : celui des risques grandissants auxquels les pays en développement sont confrontés.

L’Algérie a rappelé, avec gravité, qu’elle est particulièrement exposée à une succession de phénomènes climatiques extrêmes « incendies, sécheresses, inondations, séismes, tensions hydriques » qui constituent autant de menaces pour sa stabilité sociale, économique et environnementale.
Pour faire face à ces risques, Alger a déployé un dispositif institutionnel complet : renforcement des Fonds de garantie et de solidarité ; modernisation de la protection civile ; arsenal législatif dédié à la réponse aux catastrophes ; systèmes d’alerte précoce modernisés ; investissements conséquents dans la prévention et la résilience.
Mais l’Algérie ne souhaite pas agir seule : elle plaide pour une approche continentale intégrée. Elle propose la création d’un mécanisme africain de prévention et de gestion des risques majeurs, incluant une force civile opérationnelle capable d’intervenir rapidement sur les théâtres de catastrophes naturelles. Parallèlement, Alger accélère la mise en service du Centre arabe de prévention des risques sismiques, une institution stratégique relevant de la Ligue arabe, destinée à devenir un pôle de référence en matière d’expertise scientifique et technique. La sécurité alimentaire, enjeu géopolitique majeur du XXIᵉ siècle, a été longuement développée dans l’intervention algérienne. Dans un contexte de tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, d’épuisement des ressources et d’instabilité des marchés, l’Algérie a présenté son modèle agricole en voie de transformation profonde.
Les investissements massifs dans le Sud, les partenariats public-privé structurants, la modernisation des techniques d’irrigation et la réorganisation des filières stratégiques ont placé le pays sur une trajectoire ascendante en matière d’autosuffisance.
C’est dans ce cadre que l’Algérie a appelé les pays du G20 à renforcer leur coopération stratégique avec l’Afrique. Une coopération fondée sur : le transfert de technologie ; le développement d’une agriculture moderne ; la lutte contre la faim ; la sécurisation des filières alimentaires ; la réduction des vulnérabilités structurelles. Pour Alger, la ZLECAf constitue un cadre naturel pour un partenariat équilibré, capable de générer de la valeur, de l’emploi et de l’innovation sur l’ensemble du continent africain. La dimension diplomatique et humanitaire du discours algérien a atteint son apogée lorsqu’il a été question de la situation dramatique à Ghaza.

L’Algérie a dénoncé avec fermeté les massacres, la destruction systématique des infrastructures et les privations imposées au peuple palestinien, qualifiant ces événements de « génocide méthodique ».
Le président Tebboune a rappelé que l’Algérie, fidèle à ses principes fondateurs et à sa tradition diplomatique, continuera d’œuvrer sans relâche pour la protection du peuple palestinien et pour l’établissement d’un cessez-le-feu durable.
Dans cette optique, il a salué les initiatives menées par le Secrétaire général de l’ONU, ainsi que les efforts conjoints du président américain Donald Trump, de l’Émir du Qatar, du président égyptien et du président turc, visant à ouvrir la voie à une solution politique viable.
Le Premier ministre Ghrieb a également appelé le G20 à lancer un effort international structuré pour la reconstruction immédiate de Ghaza, insistant sur le fait que l’Algérie sera partie prenante, autant sur le plan matériel que diplomatique.
Le communiqué final du G20 a confirmé plusieurs orientations qui rejoignent les principales revendications de l’Algérie : la réforme des institutions financières internationales ; l’amélioration du cadre commun de traitement de la dette ; la création d’instruments innovants de financement (dont les swaps dette-développement) ; l’augmentation des capitaux pour le FMI et la Banque mondiale ; la consolidation des investissements dans les secteurs sociaux et énergétiques ; la modernisation des chaînes logistiques internationales ; la promotion des minerais critiques comme leviers de transition énergétique.
Ces engagements constituent, selon l’Algérie, un pas important, mais insuffisant : Alger estime que les pays africains doivent être mieux représentés, mieux financés, mieux accompagnés, et que les promesses formulées chaque année doivent se traduire en engagements concrets. Avec une intervention structurée, ferme et visionnaire, l’Algérie a confirmé son statut d’acteur diplomatique pivot et de voix forte du Sud global.
La présence d’Ahmed Attaf dans la coordination diplomatique de cet événement a renforcé la cohérence de la position algérienne, marquée par une vision claire : défendre un multilatéralisme rénové, promouvoir une transition énergétique juste, consolider la coopération africaine, et exiger une justice internationale qui ne laisse aucun peuple, aucune région, aucun continent au bord du chemin.
R. I.

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