La wilaya de Mostaganem a vécu, ce jeudi 20 novembre, une journée marquée par un
important moment de concertation autour de la politique nationale de l’eau, à l’occasion
de la visite de Taha Derbal, ministre des Ressources en eau, venu constater l’avancement notable des projets structurants engagés sur le territoire.
Accueilli par le wali Ahmed Boudouh, le membre du gouvernement a pris connaissance d’un exposé détaillé dressant un panorama complet du potentiel hydrique local et des axes stratégiques adoptés pour atteindre les objectifs nationaux en matière de sécurité hydrique.
Dès son allocution d’ouverture, le chef de l’exécutif local a mis en lumière les progrès considérables enregistrés ces dernières années.
Grâce à des investissements réguliers et une vision de long terme, la wilaya affiche aujourd’hui une production quotidienne de 273 000 m³ d’eau potable, soutenue par 36 forages fournissant 11 000 m³/jour supplémentaires et par les apports de l’oued Kramis.
Toutefois, le véritable levier de stabilité demeure la station de dessalement d’eau de mer, devenue un pilier incontournable avec une capacité de 200 000 m³/jour.
Cette infrastructure a permis de sécuriser durablement la distribution et d’assurer une continuité rarement atteinte auparavant.
Le wali a également rappelé que la wilaya dispose désormais d’une capacité de stockage de 393 000 m³, répartie sur 363 réservoirs et 76 stations de pompage.
Ces installations, soutenues par un réseau de distribution s’étendant sur 4 569 km, ont permis d’atteindre un débit garanti de 150 litres par habitant et par jour, ainsi qu’un taux de raccordement au réseau de 99 %, contre 95 % en 2010.
Un bond significatif qui témoigne d’une modernisation accélérée.
Cependant, Ahmed Boudouh a tenu à souligner une réalité plus nuancée concernant le volet de l’assainissement. Si le réseau atteint 1 800 km et couvre globalement 75 % de la wilaya, les zones rurales accusent un retard préoccupant avec un taux de raccordement plafonnant à 49 %.
L’absence de stations de relevage modernes dans plusieurs localités fragilise l’équilibre entre milieu urbain et rural et expose certaines zones à un risque accru de pollution.
Le dossier nécessite, selon lui, une mobilisation supplémentaire pour garantir un développement harmonieux.
Lors de son intervention, le ministre Taha Derbal a salué les performances enregistrées à Mostaganem, qui s’inscrivent parfaitement dans les orientations nationales visant à diversifier les sources d’approvisionnement et à réduire la dépendance aux ressources conventionnelles.
Il a rappelé que la stratégie adoptée à l’échelle du pays repose désormais sur un recours massif aux eaux non conventionnelles, notamment grâce à l’extension du parc national de dessalement. La mise en service récente de cinq nouvelles stations a permis de faire passer la part de l’eau dessalée de 40 à 42 % dans l’alimentation nationale en eau potable. Le ministre a également mis l’accent sur la généralisation des techniques d’irrigation économes, la lutte contre les branchements illicites et les fuites, ainsi que la numérisation progressive des réseaux, qui constitue désormais un outil essentiel pour optimiser la gestion et améliorer la qualité du service public. Ces efforts, a-t-il dit, traduisent une vision moderne et durable. La visite a donné lieu à plusieurs activités concrètes, témoignant du dynamisme du secteur à Mostaganem. Taha Derbal a procédé à la mise en service de deux forages artésiens à Guedadra (commune de Fornaka) et à Kahalala (Hassiane), réalisés dans le cadre d’un programme visant à renforcer l’alimentation en eau au profit de 16 villages repartis sur 7 communes.
Pas moins de 11 forages ont été équipés pour un montant global de 300 millions DA.
Le ministre a ensuite inspecté la station de relèvement des eaux usées et pluviales de la zone industrielle de Berbarjia, avant d’assister à deux présentations techniques portant sur le périmètre irrigué du plateau de Mostaganem (6 000 ha) et sur le projet de traitement tertiaire à la station d’épuration de Salamandre.
La visite ministérielle aura ainsi permis d’entériner les acquis, de mettre en exergue les défis persistants et de réaffirmer la priorité donnée à une gestion moderne, durable et équilibrée de la ressource hydrique dans la wilaya.
R.L
