Le Mouloudia d’Alger espérait démarrer sa phase de poules de Ligue des champions africaine avec ambition, confiance et discipline tactique, mais c’est un tout autre scénario qui s’est dessiné sur la pelouse neutre de Kigali face à une équipe d’Al Hilal pourtant en manque de rythme.
La défaite 2-1 subie par les Vert et Rouge, première de leur saison, aura été autant frustrante que révélatrice des lacunes qu’il faudra impérativement corriger avant d’aborder la suite de la compétition.
Entre erreurs individuelles, manque de tranchant offensif et gestion approximative des temps faibles, le Mouloudia repart avec des regrets mais aussi des enseignements cruciaux.
Le match commence dans un équilibre précaire.
Le MCA évolue en 4-3-3 compact, bien en place, orienté vers les transitions rapides, tandis qu’Al Hilal opte pour un 4-2-3-1 cherchant à créer de la densité dans l’entrejeu.
Si les premières minutes sont maitrisées tactiquement par les Algérois, l’absence de projection offensive et une certaine timidité dans les duels permettent aux Soudanais d’imposer progressivement leur rythme.
Adama Coulibaly, très disponible, manque d’ailleurs d’ouvrir la marque dès la 15e minute sur une action dangereuse dont la défense mouloudéenne se sort in extremis.
La première véritable incursion algéroise intervient tardivement, à la 31e, lorsque Khelif obtient un corner, sans toutefois inquiéter réellement la défense adverse.
Le manque d’audace offensive est criant, et les rares tentatives, comme la frappe de Naïdji à la 42e, manquent de précision.
Alors que la mi-temps semblait se diriger vers un score nul, un instant de flottement défensif va coûter cher au Mouloudia.
Naïdji négocie mal un ballon récupéré, Bouguerra et Helaïmia se gênent, et Jean-Claude Girumugisha n’a plus qu’à centrer en force vers Abdelraouf, qui crucifie la défense mal alignée dans les arrêts de jeu.
Le MCA rejoint les vestiaires mené 1-0, touché mentalement par un but évitable.
Le coup dur s’est ajouté à un autre : la sortie précoce de Ghezala, blessé au début du match, avait déjà déstabilisé l’organisation défensive.
Ce dernier, véritable métronome de la ligne arrière, manque à ses coéquipiers dans l’anticipation et la communication.
Mokwena tente alors de remobiliser ses joueurs à la pause en insistant sur la nécessité d’élever le rythme, de presser plus haut et de mieux exploiter les couloirs.
Au retour du vestiaire, le MCA apparaît transformé.
Plus agressif, plus tranchant dans les duels et mieux structuré dans l’utilisation du ballon, il parvient à revenir dans le match.
Dès la 53e minute, un centre tendu de Benhaoua provoque un but contre son camp de Karshoum, offrant une égalisation logique au regard de l’amélioration du jeu mouloudéen.
L’entrée de Bangoura et Messoussa apporte vivacité et densité dans les transitions, mais il manque toujours ce petit supplément d’inspiration pour réellement inquiéter le portier soudanais.
Alors que le Mouloudia semblait en mesure de repartir avec au moins un point, un nouvel instant de déconcentration lui sera fatal.
El Ghorbal, tout juste entré en jeu, profite d’une erreur de Khelif pour inscrire le deuxième but d’Al Hilal sur son premier ballon, redonnant l’avantage aux Soudanais à un moment clé de la rencontre.
La tâche des Algérois se complique davantage lorsqu’Adil Salih écope d’un second carton jaune à la 85e minute, laissant ses coéquipiers à dix pour les dernières minutes.
Réduit numériquement, le MCA pousse, tente de multiplier les centres, les initiatives individuelles, mais la défense soudanaise, solide et bien organisée, parvient à préserver son avance.
Au coup de sifflet final, la frustration est immense dans les rangs mouloudéens.
Cette défaite, survenue lors de la première journée, place le doyen dans une posture délicate avant la réception du redoutable Mamelodi Sundowns le 28 novembre.
Pour espérer rebondir dans cette Ligue des champions, le Mouloudia devra impérativement corriger ses approximations défensives, retrouver une plus grande justesse dans le dernier geste et renforcer sa capacité à maintenir l’intensité sur la durée.
Cette entrée en matière douloureuse reste néanmoins rattrapable, à condition d’en tirer rapidement les leçons.
Rien n’est joué, mais tout devra être mieux maîtrisé.
