Nord-Est du Nigeria : une insécurité persistante qui menace la stabilité régionale

dknews
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Le nord-est du Nigeria continue de faire face à une spirale de violence alimentée par des attaques terroristes répétées, dont la dernière en date a endeuillé le village de Mayenti dans la zone de Bama. L’attaque, survenue lundi soir, a causé la mort de neuf personnes, dont cinq membres de la Civilian Joint Task Force (CJTF) et quatre ouvriers civils. Ce bilan, confirmé par un officier de l’armée et plusieurs témoins, met en lumière l’incapacité persistante des forces de sécurité à endiguer les incursions meurtrières des groupes armés dans l’État de Borno. Les circonstances de l’attaque témoignent d’une embuscade savamment préparée, ciblant des membres de la CJTF qui constituent une force d’appui essentielle pour l’armée nigériane. Leur rôle de première ligne les expose régulièrement aux actions des groupes terroristes qui voient en eux un obstacle stratégique à leur implantation.

Plusieurs militaires présents dans la zone au moment de l’attaque sont toujours portés disparus, soulevant de nouvelles inquiétudes quant à une possible intensification des offensives dans les prochains jours. La violence qui touche Mayenti intervient seulement trois jours après une attaque similaire près du village de Wajirko, dans le district de Damboa, où quatre membres des forces de sécurité nigérianes ont été tués. Ces événements rapprochés confirment que les groupes armés conservent une capacité de nuisance élevée, malgré les opérations répétées conduites par l’armée et les engagements sécuritaires annoncés par le gouvernement. L’État de Borno, cœur de l’insurrection depuis plus de seize ans, reste l’une des régions les plus instables du continent africain. Les Nations unies estiment que plus de 40.000 personnes ont été tuées et que deux millions de civils ont été déplacés, se retrouvant dans des conditions de survie extrêmement difficiles dans les camps de fortune et les zones urbaines plus sécurisées. La dégradation du climat sécuritaire entrave l’activité économique, complique l’acheminement de l’aide humanitaire et fragilise la cohésion sociale déjà mise à rude épreuve.

Alors que les autorités nigérianes affirment vouloir intensifier la pression militaire sur les groupes armés, les populations locales réclament davantage de protection et un renforcement des dispositifs d’alerte dans les villages reculés. Les attaques de Mayenti et de Wajirko rappellent que la crise sécuritaire dans le nord-est du Nigeria reste loin d’être résolue et que la stabilité de cette région stratégique dépendra de la capacité des autorités à rétablir durablement la sécurité, à soutenir les populations affectées et à briser l’emprise des groupes terroristes sur les zones rurales.

R.I

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