Un tribunal fédéral américain a infligé un sérieux camouflet aux autorités texanes en suspendant la nouvelle carte électorale adoptée à l’été dernier, carte qui devait offrir cinq sièges supplémentaires aux républicains lors des élections de mi-mandat de 2026. Saisi par plusieurs électeurs dénonçant un redécoupage « discriminatoire », notamment envers les minorités démographiques, le tribunal a estimé que des preuves substantielles démontraient que la carte avait été tracée sur des bases raciales, une violation manifeste des principes constitutionnels. Par conséquent, il a ordonné le retour à la carte utilisée lors des scrutins de 2022 et 2024, en attendant une décision définitive.
Cette décision représente un obstacle de taille pour les responsables républicains, qui devraient immédiatement faire appel. Elle survient également dans un contexte politique tendu, alors que le Texas demeure l’un des bastions conservateurs les plus importants du pays, où les batailles électorales sont surveillées de près par les deux grands partis américains. La carte annulée avait été adoptée définitivement en août, après plusieurs pressions publiques de l’ancien président Donald Trump, qui cherchait à sécuriser une majorité durable au Congrès pour son camp politique. Mais le tribunal a considéré que ce redécoupage violait l’égalité des électeurs en marginalisant la représentation des minorités démographiques dont la croissance est pourtant l’une des plus rapides dans l’État. Pour les défenseurs des droits civiques, cette décision constitue une victoire importante dans la lutte contre le gerrymandering racial, un phénomène récurrent dans certains États américains. Pour les républicains, en revanche, elle représente un revers stratégique à moins d’un an d’échéances nationales cruciales. Le débat sur la représentativité électorale au Texas ne fait que commencer et promet de nombreuses batailles judiciaires dans les mois à venir.
R.I
