La Cour de justice de Bouira a organisé, mardi, une journée d’étude consacrée à la lutte contre le blanchiment d’argent, réunissant magistrats, experts et spécialistes pour débattre des défis juridiques, institutionnels et opérationnels liés à ce phénomène financier complexe. Une rencontre jugée essentielle au moment où l’Algérie renforce ses mécanismes de surveillance et adapte son arsenal juridique aux standards internationaux. Dans son allocution d’ouverture, le procureur général près la Cour de Bouira, Fayçal Ben Daas, a insisté sur la nécessité d’une coordination renforcée entre les différentes institutions concernées « judiciaires, financières et sécuritaires » pour garantir une lutte efficace contre ce crime aux ramifications multiples.
Selon lui, seule une approche intégrée permettra d’obtenir des résultats tangibles. Le président de la Cour, Belarbi Zahmani Mohamed, a pour sa part rappelé que l’Algérie s’est engagée depuis plusieurs années dans une politique pénale rigoureuse visant à détecter, prévenir et sanctionner le blanchiment d’argent. Il a également retracé les grandes étapes des réformes législatives entreprises pour renforcer la transparence des opérations financières et encadrer les professions exposées. Au cœur de la journée, une intervention du vice-procureur général, Boutoughmas Messaoud Zine Labidine, a mis en lumière les efforts continus de l’Algérie pour se conformer aux normes internationales, notamment celles du Groupe d’action financière (GAFI). Il a détaillé les mesures adoptées pour améliorer la traçabilité des transactions suspectes, renforcer la coopération internationale et protéger le système financier national contre les flux illicites. Organisée en collaboration avec la coordination du Conseil des notaires, cette rencontre a permis de sensibiliser les acteurs judiciaires sur la portée stratégique de la lutte contre le blanchiment d’argent, considérée aujourd’hui comme un enjeu majeur pour la stabilité économique et la protection des institutions.
R.L
