La capitale de l’Ouarsenis (Tissemsilt) s’apprête à vivre, les 18 et 19 novembre 2025, un événement scientifique et juridique sans précédent, appelé à marquer durablement la réflexion nationale et internationale autour de la protection des droits et libertés.
Pour la première fois, la wilaya accueille un Colloque international consacré au « droit des individus à saisir le juge constitutionnel comme mécanisme de protection des droits et libertés », une thématique au cœur de l’évolution contemporaine des systèmes juridiques et de l’enracinement de l’État de droit.
Organisée par l’Université Ahmed Ben Yahia El Wancharissi, en partenariat avec la Cour constitutionnelle algérienne, la Faculté de droit de Tissemsilt, l’Organisation régionale des avocats de Tissemsilt et Tiaret, ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cette rencontre ambitionne de devenir une référence dans le domaine de la justice constitutionnelle.
L’ouverture officielle sera placée sous le haut patronage de la présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Laila Aslaoui, aux côtés du wali de la wilaya, M. Bouzaid Fethi. Cet événement regroupera l’ensemble des membres de la Cour constitutionnelle, mais également des délégations étrangères venues de Turquie, du Portugal, d’Égypte et de Palestine.
La présence de ces hauts représentants d’institutions constitutionnelles internationales confère à la rencontre une stature éminemment globale, propice à un dialogue comparatif et à un partage d’expériences enrichissant. Au-delà du symbole, le colloque ambitionne de créer un véritable espace de réflexion scientifique autour d’une question centrale : comment garantir à chaque citoyen un accès effectif et équitable au juge constitutionnel ? Cette interrogation, au cœur des débats contemporains, prend une importance particulière dans un monde en constante mutation où les droits fondamentaux sont confrontés à de nouveaux défis politiques, sociaux et technologiques. Les participants examineront en profondeur les mécanismes existants, leurs limites et les pistes de réforme susceptibles d’améliorer la protection des droits des individus dans les systèmes juridiques modernes.
Cette rencontre internationale mettra en lumière un ensemble de problématiques cruciales : l’évolution du cadre constitutionnel algérien, notamment depuis les réformes engageant le contrôle de constitutionnalité par voie d’exception ; l’importance de rapprocher le juge constitutionnel du citoyen afin de garantir une justice accessible, transparente et efficace ; et la nécessité de renforcer la culture juridique au sein de la société. Les intervenants évoqueront également le rôle structurant du juge constitutionnel dans la consolidation de l’État de droit, ainsi que les défis auxquels sont confrontées les institutions chargées de préserver l’équilibre entre les pouvoirs publics et la protection des libertés.
L’analyse comparative occupera une place de choix dans les travaux du colloque.
Les représentants des cours constitutionnelles étrangères partageront leurs expériences, leurs avancées et les obstacles auxquels ils font face. Les modèles turc, portugais, égyptien et palestinien seront observés sous l’angle des mécanismes de recours, de la portée des décisions et des outils destinés à rapprocher les citoyens des institutions constitutionnelles. De telles contributions permettront d’alimenter la réflexion sur les réformes possibles et les bonnes pratiques à adopter dans le contexte algérien. La dimension académique sera également au cœur de cette rencontre, qui réunira universitaires, chercheurs, enseignants, avocats et spécialistes du droit public.
Pour les organisateurs, il s’agit de consolider les passerelles entre la recherche scientifique et les institutions judiciaires, dans l’objectif de favoriser une vision moderne, cohérente et rigoureuse de la justice constitutionnelle. Le rôle des universités comme moteur du débat juridique est ici pleinement valorisé, en particulier dans une région comme Tissemsilt, qui s’affirme de plus en plus comme un pôle du savoir et de la réflexion contemporaine.
Les échanges qui marqueront ces deux journées promettent d’être intenses et féconds. Ils porteront non seulement sur la théorie juridique, mais également sur la pratique, l’efficacité et l’accessibilité des mécanismes constitutionnels.
Les participants s’interrogeront sur les moyens de rendre la justice constitutionnelle plus proche des préoccupations des citoyens, tout en garantissant son indépendance, sa crédibilité et son rôle de bouclier contre toute atteinte aux droits et libertés fondamentaux.
Ce sommet international constitue ainsi une étape importante dans l’affirmation du rôle de l’Algérie à l’échelle régionale et mondiale en matière de justice constitutionnelle.
En plaçant le citoyen au centre des mécanismes de protection, l’Algérie montre sa volonté de renforcer l’État de droit, de consolider les garanties constitutionnelles et d’inscrire l’évolution de ses institutions dans une dynamique de transparence et de modernisation permanente. Au terme de cette rencontre, les organisateurs espèrent dégager des recommandations solides, susceptibles d’inspirer des réformes, de raffermir la coopération internationale et de nourrir le débat scientifique dans les années à venir.
Tissemsilt deviendra ainsi, le temps de ce colloque, un véritable laboratoire de réflexion où se rencontrent les visions, les expertises et les ambitions d’un droit constitutionnel moderne, accessible et protecteur. Une occasion unique de renforcer durablement la culture constitutionnelle dans la société et de rappeler que la justice constitutionnelle n’est pas un concept abstrait, mais un droit fondamental au service de chaque citoyen.
R.N
