L’Algérie et le Vietnam ont ouvert, dimanche à Alger, une nouvelle page de leur relation bilatérale avec l’inauguration de la 13ᵉ session de la Commission mixte de coopération économique, scientifique et technique.
Un rendez-vous majeur qui a confirmé la volonté ferme des deux pays d’approfondir un partenariat historique, de l’enrichir par de nouveaux secteurs et de lui insuffler une dynamique adaptée aux transformations économiques internationales.
Durant deux jours de travaux intenses, experts, responsables institutionnels et représentants économiques ont engagé une réflexion stratégique destinée à structurer l’avenir de la coopération algéro-vietnamienne et à lui donner une dimension à la fois plus vaste, plus moderne et plus opérationnelle.
Dès son allocution d’ouverture, le Secrétaire général du ministère de l’Industrie, Khireddine Benaissa, a mis en avant la détermination de l’Algérie à construire avec le Vietnam un partenariat plus ambitieux, capable de répondre aux besoins actuels des deux économies.
Il a rappelé que les relations entre Alger et Hanoï reposent sur un socle historique solide, enrichi par des réalisations concrètes dans plusieurs domaines, mais qui doit aujourd’hui se projeter vers de nouveaux horizons.
La partie algérienne, a-t-il affirmé, aspire à élargir le champ de la coopération à des secteurs stratégiques tels que l’industrie, les énergies renouvelables, la recherche scientifique, la transition numérique, les start-up, le tourisme ou encore l’enseignement supérieur.
Pour lui, cette 13ᵉ session représente une opportunité décisive pour concevoir des programmes de coopération à moyen et long terme, capables d’accompagner les mutations profondes que connaissent les deux pays.
Cette rencontre intervient à la veille de la visite officielle du Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, prévue du 18 au 20 novembre.
Un événement déterminant qui, selon M. Benaissa, marquera une étape cruciale dans l’approfondissement de la coopération bilatérale.
Plusieurs accords et mémorandums d’entente devraient être signés à cette occasion, donnant au partenariat algéro-vietnamien une impulsion nouvelle et renforçant son cadre juridique.
En présence de l’ambassadeur du Vietnam en Algérie, Tran Quoc Khanh, de l’ambassadeur d’Algérie à Hanoï, Azzedine Bechka, et du directeur général Asie-Océanie au ministère des Affaires étrangères, Abdelmalek Bouheddou, les travaux ont été officiellement lancés dans une atmosphère empreinte de confiance et de convergence.
Pour le Vietnam, représenté par le vice-ministre de la Construction, Nguyen Tuong Van, cette session constitue également un tournant essentiel.
Il a souligné l’importance de renforcer la coopération bilatérale afin de hisser le partenariat à des niveaux supérieurs, en cohérence avec la profondeur des relations historiques entre les deux pays.
Les résultats enregistrés jusqu’ici dans divers domaines de coopération sont « encourageants », a-t-il déclaré, appelant à exploiter pleinement les opportunités existantes pour répondre aux aspirations partagées par les dirigeants et les peuples algérien et vietnamien.
Le responsable vietnamien a aussi insisté sur la volonté de son pays de travailler étroitement avec l’Algérie pour approfondir la coopération économique, scientifique et technique, tout en élargissant les domaines d’intervention afin d’inscrire le partenariat dans la durée.
Parmi les axes concrets de collaboration, le Vietnam a exprimé sa satisfaction quant aux résultats du projet énergétique commun PetroVietnam-Sonatrach à Bir Seba, dont la production atteint 17.000 barils par jour, avec des perspectives d’augmentation.
Au-delà de ce projet phare, plusieurs entreprises vietnamiennes manifestent un intérêt croissant pour le marché algérien, notamment dans les secteurs des médicaments, de la construction, de l’agriculture, de la pêche, des télécommunications, de l’industrie et du tourisme. Cet engagement témoigne de la perception de l’Algérie comme un partenaire clé du Vietnam en Afrique, à la fois stratégique et prometteur. Afin d’encadrer cette dynamique, cinq groupes de travail thématiques ont été constitués.
Ils rassemblent des experts représentant un large éventail de ministères et d’institutions : Industrie, Énergie, Mines, Finances, Environnement, Agriculture, Habitat, Hydraulique, Transports, Pêche, Développement rural, Industrie pharmaceutique ou encore Commerce.
Leur mission est de dresser un état des lieux précis de la coopération sectorielle, d’identifier les leviers à activer pour renforcer l’efficacité des programmes et d’élaborer des propositions concrètes pour optimiser le cadre juridique qui sous-tend la relation bilatérale.
Le travail de ces groupes est complété par l’implication d’acteurs économiques tels que l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) ou la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), dont la présence renforce la dimension opérationnelle de cette session.
Cette démarche intégrée, alliant volonté politique, expertise technique et implication économique, confère à cette 13ᵉ session un caractère particulièrement structurant.
Elle marque l’entrée de la coopération algéro-vietnamienne dans une nouvelle phase, fondée sur une vision globale, une diversification des chantiers et une volonté commune de bâtir un partenariat durable. Les échanges, qui se poursuivront durant deux jours, devraient déboucher sur une série de recommandations et de propositions concrètes susceptibles de redéfinir la feuille de route bilatérale pour les prochaines années.
Plus qu’une simple réunion technique, cette session s’inscrit dans une dynamique de rapprochement stratégique qui vise à renforcer les liens d’amitié, à stimuler les flux économiques, à encourager l’innovation et à consolider la présence des deux pays sur les marchés régionaux et internationaux.
Avec l’arrivée imminente du Premier ministre vietnamien à Alger et la perspective de la signature de nouveaux accords, les bases d’une coopération renouvelée, moderne et ambitieuse se dessinent avec clarté.
L’Algérie et le Vietnam, forts de leur histoire commune et de leur vision partagée d’un développement équilibré et souverain, semblent désormais prêts à franchir un nouveau cap.
À travers cette session, ils réaffirment leur engagement à œuvrer ensemble pour bâtir un partenariat solide, évolutif et mutuellement bénéfique, capable de répondre aux défis du présent et d’anticiper les exigences de l’avenir.
Une dynamique prometteuse qui ouvre la voie à un horizon élargi et porteur pour les deux nations.
R. E.
