L’Algérie renforce sa vigilance contre la traite des êtres humains : une mobilisation nationale et académique pour un enjeu mondial.

dknews
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Une importante conférence nationale consacrée au phénomène de la traite des êtres humains s’est tenue samedi à Alger, à l’initiative de l’Université de la Formation Continue (UFC) et en collaboration avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Placée sous le thème « Le phénomène de la traite des êtres humains : entre garanties référentielles internationales et législations nationales », cette rencontre intervient à l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, célébrée le 15 novembre, et s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à renforcer la prévention face à l’un des crimes les plus graves et les plus complexes de notre époque. Dans son intervention, le président du CNDH, Abdelmadjid Zaalani, a d’emblée rappelé que l’Algérie a inscrit la protection de l’être humain et la lutte contre toute forme d’exploitation au cœur de sa Constitution et de son arsenal législatif.

 Il a notamment cité la loi 23-04, un texte complet qui encadre la prévention, la répression et la protection des victimes de traite, criminalise les auteurs et garantit une prise en charge adaptée aux personnes vulnérables. Pour Zaalani, même si ce phénomène est « quasi inexistant » en Algérie, l’État reste fermement engagé dans une logique de vigilance, d’anticipation et de coopération internationale. Le recteur de l’UFC, Yahia Djaafri, a quant à lui souligné l’importance du rôle de l’université dans la sensibilisation, l’information, la recherche scientifique et la formation spécialisée. Selon lui, la communauté universitaire doit être pleinement mobilisée pour comprendre les mécanismes, les causes et les manifestations de la traite, un phénomène qui évolue rapidement au gré des technologies, des crises mondiales et des réseaux criminels organisés.

L’UFC a d’ailleurs introduit de nouvelles spécialités consacrées à l’analyse des comportements déviants et à la prévention des phénomènes étrangers aux valeurs sociales algériennes, dans le but de renforcer la formation des étudiants sur ces questions. Le représentant du ministère des Affaires étrangères, Abdelkrim Haddid, a mis en garde contre l’impact croissant des nouvelles technologies de communication, qui facilitent le ciblage des personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants. Il a rappelé que les zones d’instabilité dans le monde, la multiplication des conflits et les mouvements migratoires incontrôlés contribuent à l’essor des crimes transfrontaliers, créant un environnement favorable au développement de réseaux criminels. Face à ces risques, l’Algérie renforce ses mécanismes de prévention, de protection et de dissuasion, mobilisant l’ensemble de ses institutions, services sécuritaires et acteurs sociaux.

 La conférence a réuni un large éventail d’experts, de chercheurs, de représentants institutionnels et de membres de la société civile. Plusieurs communications scientifiques ont été présentées sur les racines historiques de la traite des êtres humains, les mécanismes internationaux de coopération, les cadres juridiques, la prise en charge des victimes et les implications de ce phénomène sur la réalisation des Objectifs de développement durable. Les échanges ont souligné l’importance d’une approche globale, intégrée et multidisciplinaire pour lutter efficacement contre ce fléau. Au-delà de l’aspect institutionnel, les intervenants ont insisté sur la nécessité d’une participation active de la société dans son ensemble. La sensibilisation, l’éducation, l’implication des médias, le travail de proximité et l’appui des associations constituent des outils essentiels pour prévenir les risques d’exploitation et renforcer la vigilance collective. Les familles, les établissements scolaires, les universités et les acteurs sociaux doivent jouer un rôle central dans cette dynamique préventive. En dépit de la rareté du phénomène sur le territoire national, l’Algérie entend demeurer proactive face à un crime mondial dont les ramifications n’épargnent aucun pays.

À travers cette conférence nationale, les institutions algériennes affirment leur détermination à anticiper les menaces, à protéger les personnes vulnérables, à s’adapter aux nouvelles formes de criminalité et à renforcer la place de l’Algérie dans la lutte internationale contre la traite des êtres humains. La rencontre marque ainsi une étape importante dans la consolidation d’une stratégie nationale cohérente, moderne et durable, fondée sur la prévention, la protection et le respect des droits humains.

R.N

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