PLF 2026 : un budget résolument tourné vers la dimension sociale

dknews
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Les travaux consacrés au projet de loi de Finances 2026 ont pris fin à l’Assemblée populaire nationale dans une atmosphère dense, marquée par trois journées de discussions intenses où les députés ont interrogé avec insistance le gouvernement sur les équilibres budgétaires, les priorités économiques et les engagements sociaux inscrits dans ce texte majeur. La séance de clôture, présidée par Brahim Boughali, a réuni la quasi-totalité des députés ainsi que l’ensemble de l’équipe gouvernementale, autour du ministre des Finances Abdelkrim Bouzred, venu défendre les fondements d’un budget qualifié d’« ambitieux et réaliste ». Fixé à 60 dollars, le prix de référence fiscal du baril de pétrole constitue l’un des paramètres centraux du PLF 2026. Les prévisions budgétaires retiennent des dépenses atteignant 17.636,7 milliards de dinars, pour des recettes évaluées à 8.009 milliards de dinars, reconduisant ainsi un volume global similaire à celui de la loi de Finances précédente.

Ce maintien du cap budgétaire traduit, selon le gouvernement, la volonté d’assurer la continuité dans l’effort de relance économique tout en préservant la dimension sociale qui demeure la pierre angulaire de l’action publique. Tout au long des débats, les chefs des groupes parlementaires ont fait valoir leurs interrogations face à la « bataille des chiffres » exposée par le premier argentier du pays. Si le volet social, la fiscalité et l’encouragement à l’investissement ont recueilli un certain consensus, plusieurs députés ont souligné l’urgence de lever définitivement les entraves bureaucratiques et de donner une impulsion encore plus forte à la dynamique économique, notamment pour les secteurs productifs hors hydrocarbures. Le projet de loi mise clairement sur une reprise progressive et durable de la croissance. Les prévisions tablent sur un taux de 4,1 % en 2026, avant une augmentation estimée à 4,4 % en 2027 puis 4,5 % en 2028. Ces perspectives tiennent compte de l’évolution des marchés internationaux mais aussi des résultats attendus des programmes nationaux d’investissement et des réformes engagées pour moderniser l’appareil économique. Le gouvernement insiste d’ailleurs sur la nécessité d’exécuter de manière efficace l’ensemble des projets programmés, considérés comme des leviers essentiels pour renforcer le développement local et améliorer concrètement le cadre de vie des citoyens.

Sur le plan social, le PLF 2026 confirme la volonté de l’État de maintenir un dispositif de soutien massif : les transferts sociaux devraient avoisiner 6.000 milliards de dinars, un niveau inédit qui confère à la solidarité nationale la « part du lion » dans le budget. Cette orientation a été largement saluée par les députés, qui y voient un signal positif adressé aux catégories vulnérables dans un contexte marqué par les défis du pouvoir d’achat. Le ministre des Finances a rappelé que la logique ayant guidé l’élaboration du texte repose sur un équilibre entre rigueur, soutien social et encouragement à l’investissement. Il a également réaffirmé que la réforme de la fiscalité devait progresser avec prudence, rappelant le principe selon lequel « trop d’impôts tue l’impôt », ce qui explique en partie l’absence de nouvelles pressions fiscales dans l’exercice 2026. Le projet contient par ailleurs plusieurs mesures ciblées, dont l’une particulièrement remarquée : l’exonération douanière, fiscale et parafiscale pour l’importation d’ovins vivants destinés à l’abattage pour l’Aïd El-Adha, applicable du 15 avril 2025 au 30 juin 2026. L’article 117 prévoit ainsi l’exemption des droits de douane, de la TVA, de la taxe, de la domiciliation bancaire et de la contribution de solidarité pour ces importations, une décision présentée comme un mécanisme de régulation destiné à stabiliser les prix lors de cette période sensible.

Au terme de ces débats, l’assemblée s’achemine sereinement vers l’adoption du texte, prévue pour le 18 novembre 2025. Le PLF 2026 apparaît, à la lumière des échanges, comme un instrument budgétaire structuré autour de la protection sociale et de la relance économique, avec l’ambition affirmée de consolider les acquis tout en préparant l’avenir dans un contexte économique mondial toujours imprévisible. Les parlementaires, malgré quelques divergences et échanges houleux, ont convergé sur l’essentiel : l’État assume pleinement sa mission de soutien social tout en s’efforçant d’ancrer durablement la croissance hors hydrocarbures, pierre angulaire de la souveraineté économique nationale.

R.N

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