L’Assemblée communale d’Oran a adopté, mardi, à l’unanimité, le projet du Budget primitif (BP) pour l’exercice 2026, portant sur une enveloppe globale estimée à 444 milliards de centimes. Cette validation, au-delà de sa dimension financière, s’inscrit dans un contexte national où la gouvernance locale est appelée à se structurer autour de la transparence, de la performance et de la réponse concrète aux attentes des citoyens. Pour Oran, ville stratégique, carrefour économique et pôle urbain majeur à l’échelle du pays, ce budget revêt une portée particulière : il trace les orientations d’une année déterminante pour la consolidation des services publics, l’engagement de nouveaux projets et la rationalisation des dépenses.
Selon les élus et les cadres financiers de la commune, la préparation de ce budget s’est appuyée sur une méthodologie plus rigoureuse que les années précédentes, intégrant une analyse fine des équilibres internes, une projection réaliste des recettes et une planification plus structurée des dépenses. Les arbitrages opérés ont été guidés par un double impératif : maintenir la dimension sociale de la gestion locale, tout en introduisant une discipline budgétaire plus stricte pour assurer la viabilité à long terme.Le caractère social du budget reste prédominant, comme en témoigne la part considérable des masses salariales, qui représentent environ 80 % du total des dépenses. Ce ratio, souvent source de débats dans les grandes communes du pays, illustre le poids structurel des charges de personnel dans un contexte où la demande sociale est forte et où de nombreux services municipaux reposent encore sur un fonctionnement classique très consommateur en ressources humaines.
Pour autant, la commune d’Oran affirme vouloir engager progressivement une dynamique d’optimisation, notamment à travers la redéfinition des missions, la modernisation organisationnelle et la numérisation des procédures administratives, afin de réduire les dépenses non productives et d’améliorer l’efficacité des services rendus. Sur le plan opérationnel, le budget 2026 met en évidence plusieurs axes prioritaires destinés à renforcer la qualité de vie des citoyens. Les responsables de la commune assurent que des ressources seront mobilisées pour l’entretien des quartiers, la réhabilitation du bâti ancien, la modernisation de l’éclairage public, la gestion des déchets, l’amélioration de la mobilité urbaine et le renforcement de la sécurité routière. À ces actions s’ajoutent des interventions ciblées dans les domaines de l’environnement, des espaces verts, de la voirie, de la propreté urbaine et des équipements de proximité. Autant de segments qui représentent, pour la population, les marqueurs les plus visibles de l’action publique locale. La commune prévoit également de lancer ou de relancer plusieurs projets inscrits depuis quelques années mais retardés pour des raisons administratives ou financières. L’objectif est d’accélérer leur mise en œuvre afin de réduire les disparités entre quartiers, améliorer la cohésion territoriale et répondre aux exigences du programme national de modernisation des villes. Des investissements seront ainsi concentrés sur la rénovation des infrastructures, l’amélioration des centres de services, la valorisation du patrimoine communal et l’intégration de solutions modernes de gestion urbaine. Pour assurer l’équilibre de ce budget, l’Assemblée communale accorde une importance particulière à l’amélioration du recouvrement fiscal, l’un des points faibles chroniques de nombreuses communes du pays.
Des mesures réglementaires plus strictes ont été introduites, notamment la résiliation des contrats d’exploitation irréguliers concernant les locaux relevant du patrimoine communal. La commune insiste sur la nécessité de récupérer les créances impayées, d’assainir la gestion locative et de mettre fin aux situations d’occupation sans droit ni titre. Dans ce cadre, les mises en demeure adressées aux contrevenants seront désormais suivies de procédures judiciaires systématiques, afin d’éviter les pertes financières et de garantir l’autorité de la décision publique. Les observateurs du dossier estiment que cette approche marque une évolution notable dans la manière dont la commune entend gérer ses ressources. L’objectif n’est pas seulement de rétablir un équilibre financier, mais également de responsabiliser les acteurs économiques et les bénéficiaires du patrimoine communal, en rappelant que la pérennité du service public passe aussi par une discipline fiscale et des comportements citoyens. D’un point de vue plus global, ce budget s’inscrit dans une dynamique nationale de modernisation de la gestion locale, encouragée par les autorités centrales. La commune d’Oran, en tant que grande métropole, est appelée à être un laboratoire de bonnes pratiques administratives et budgétaires, notamment dans la rationalisation des dépenses, l’innovation dans le financement local et la digitalisation des services. Plusieurs élus soulignent que la marge de progression reste importante, mais que les années récentes ont permis d’amorcer un changement de culture qui commence à porter ses fruits.
L’adoption du budget 2026 ouvre ainsi une nouvelle séquence pour la commune : celle de l’exécution, la phase la plus délicate et souvent la plus déterminante. La réussite dépendra de la capacité des services administratifs à appliquer les orientations fixées, à mobiliser les ressources nécessaires et à assurer un suivi régulier et rigoureux de l’avancement des projets. Pour les citoyens, les résultats attendus sont concrets : davantage de propreté, plus de sécurité, une meilleure organisation urbaine, des infrastructures en état et un service public présent et réactif. Dans un environnement économique national en mutation, où l’État engage d’importantes réformes structurelles et encourage la diversification des sources de financement local, le budget d’Oran apparaît comme un outil stratégique pour renforcer l’attractivité de la ville, soutenir son développement et répondre à l’urgence sociale. Les 444 milliards mobilisés constituent donc bien plus qu’une enveloppe financière : ils représentent une feuille de route ambitieuse, une promesse de renouveau et une opportunité pour hisser Oran à la hauteur de son statut de grande capitale de l’Ouest.
R.L
