La cour de justice de Souk Ahras a abrité, mardi, une importante journée d’étude consacrée à la prévention et à la répression de l’usage et du commerce illicites des drogues et des substances psychotropes, un fléau qui ne cesse de menacer la santé publique et la cohésion sociale.
L’événement a réuni magistrats, professionnels de la santé, universitaires, représentants de la société civile et acteurs institutionnels, tous déterminés à renforcer la synergie nationale dans la lutte contre ce phénomène complexe.
Le procureur général près la cour de justice, Omar Boukhari, a mis en lumière les principales orientations de la nouvelle loi 25-03, modifiant et complétant la loi 04-18.
Ce texte législatif, a-t-il expliqué, traduit la volonté de l’État de préserver la sécurité nationale face aux dangers croissants du trafic et de la consommation de stupéfiants.
Il vise également à corriger les déséquilibres sociaux provoqués par ce fléau tout en renforçant le partenariat entre institutions académiques et organismes spécialisés dans la prévention et la lutte contre les drogues.
De son côté, la présidente du tribunal de M’daourouch, Siham Harizi, a souligné l’importance de la stratégie nationale de prévention, qui repose sur une approche intégrée mobilisant les écoles, la société civile et le secteur des affaires religieuses.
Elle a rappelé que le législateur algérien a choisi une approche humaine et réhabilitative : « le toxicomane n’est plus considéré comme un délinquant à punir, mais comme un malade à soigner et à réinsérer dans la société », a-t-elle déclaré, insistant sur la dimension sociale et psychologique du traitement.
Pour sa part, Karim Merghemi, porte-parole du Syndicat national des pharmaciens d’officines, a plaidé pour une accélération de la mise en place du fichier numérique national des ordonnances de psychotropes, outil essentiel pour assurer la traçabilité des médicaments et prévenir toute fraude.
« La numérisation des officines constitue aujourd’hui un levier de gouvernance, de transparence et de sécurité sanitaire », a-t-il ajouté.
Placée sous le signe de la coordination intersectorielle, cette journée d’étude « organisée avec le concours de la direction de la santé, du centre intermédiaire de désintoxication, de la cellule d’écoute de l’Office des établissements de jeunes et de la faculté de droit et des sciences politiques de l’université de Souk Ahras » a permis de rappeler l’importance de la prévention, de la sensibilisation et de la réinsertion sociale.
À travers les échanges, les participants ont souligné la nécessité d’une mobilisation durable impliquant tous les acteurs : État, justice, santé, éducation, société civile et médias.
Une démarche collective pour bâtir un rempart solide contre la drogue, protéger la jeunesse et consolider les fondations d’une société saine et résiliente.
R.L
