Le Colloque international sur la souveraineté numérique s’est imposé cette semaine comme une tribune majeure pour mettre en lumière les efforts considérables de l’Algérie dans la consolidation de sa souveraineté numérique.
Chercheurs, universitaires, experts en cybersécurité et représentants d’institutions nationales y ont unanimement salué la politique proactive engagée par l’État pour protéger ses infrastructures digitales et garantir l’indépendance technologique du pays.
Lors de la deuxième journée des travaux, les débats ont convergé vers une même conviction : la souveraineté numérique n’est plus un simple enjeu technique, mais une question stratégique de sécurité nationale.
Le président du colloque, le professeur Abdelhalim Moussaoui, a souligné que la création du Haut-Commissariat à la Numérisation (HCAN) et de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel (ANPDP) traduit la volonté claire de l’État de se doter d’institutions capables de préserver l’intégrité et la confidentialité des données nationales.
Pour lui, l’Algérie doit aller encore plus loin en adaptant son arsenal juridique aux défis imposés par les nouvelles menaces numériques, dans un contexte international marqué par la montée des cyberattaques ciblant les États et leurs institutions.
Dans la même optique, le professeur Saadi Younes, de la Faculté de droit de l’Université Tahri-Mohamed de Béchar, a insisté sur l’urgence de renforcer les capacités nationales dans les domaines du droit numérique, de la cybersécurité et de la formation.
Selon lui, la souveraineté numérique passe nécessairement par la maîtrise technologique, la formation d’experts qualifiés et la diffusion d’une véritable culture numérique au sein de la société.
Il a également appelé à une meilleure coordination entre les acteurs publics, universitaires et économiques pour développer un écosystème numérique national robuste et sécurisé.
Les représentants de la 3e Région militaire, du Commandement de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont, pour leur part, mis en exergue les efforts déjà accomplis sur le terrain.
Le commissaire Belkhiri Amine, représentant de la DGSN, a révélé que pas moins de 5.242 affaires de cybercriminalité ont été traitées en 2024 à travers les brigades spécialisées déployées sur l’ensemble du territoire national, un chiffre qui illustre à la fois l’ampleur du phénomène et la réactivité des institutions sécuritaires face à ces menaces.
Pour le doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques, le professeur Ahmed Barkat, la tenue de ce colloque à Béchar revêt une importance symbolique : il s’agit d’un espace de réflexion académique au service d’une ambition nationale.
L’objectif, selon lui, est de participer à l’élaboration d’une vision claire et cohérente de la souveraineté numérique, en contribuant par la recherche scientifique à la consolidation des politiques publiques dans ce domaine stratégique.
Les travaux du colloque, qui se poursuivront jeudi, incluront un cycle de formation spécialisé au profit d’une centaine d’agents des collectivités locales des wilayas de Béchar et de Béni-Abbès, portant sur la protection et la gestion sécurisée des données.
Une initiative qui illustre la volonté des autorités d’ancrer la souveraineté numérique dans les pratiques quotidiennes des institutions locales et d’en faire un pilier central de la gouvernance publique moderne.
Par cette mobilisation intellectuelle et institutionnelle, l’Algérie confirme son engagement à faire de la souveraineté numérique un levier de puissance, de sécurité et de développement durable à l’ère de l’intelligence artificielle et de la transformation digitale mondiale.
R. N.
