SANTA MARTA (COLOMBIE) : Le sommet CELAC–UE s’ouvre dans un climat tendu marqué par des frictions avec Washington

dknews
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C’est dans un contexte diplomatique complexe et un climat politique chargé que s’est ouvert, dimanche, le sommet réunissant la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et l’Union européenne (UE).
L’événement, organisé dans la ville portuaire de Santa Marta, devait marquer un nouvel élan de coopération entre les deux blocs, mais il se tient finalement sous le signe de la prudence et des tensions, notamment vis-à-vis des États-Unis.
Malgré son importance stratégique, la rencontre n’a réuni que neuf dirigeants sur les soixante chefs d’État ou de gouvernement invités, un chiffre qui témoigne du malaise ambiant et de la fragmentation diplomatique actuelle.

Parmi les participants figurent le président du Conseil européen Antonio Costa et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, venus réaffirmer la volonté européenne de maintenir un dialogue économique et politique avec le continent sud-américain.
Les débats, officiellement consacrés aux questions du commerce, de la transition énergétique et de la lutte contre le crime organisé, ont été rapidement rattrapés par les tensions géopolitiques.
En effet, plusieurs pays d’Amérique latine ont exprimé leur mécontentement face à la politique américaine dans la région, notamment après les récentes opérations militaires menées par Washington en mer des Caraïbes.
Ces attaques, justifiées par les États-Unis comme des opérations contre des narcotrafiquants, ont causé la mort de dizaines de personnes, provoquant une vive indignation et un sentiment d’ingérence étrangère.
Ce climat tendu a pesé sur les échanges entre les délégations, certains dirigeants dénonçant une approche sécuritaire unilatérale qui compromet la coopération régionale.

D’autres ont plaidé pour une autonomie stratégique accrue de la CELAC vis-à-vis des grandes puissances, estimant que le partenariat avec l’Union européenne pourrait constituer une alternative équilibrée et respectueuse de la souveraineté des États.
Ce sommet, le premier depuis celui de Bruxelles en 2023, illustre les fractures grandissantes dans les équilibres géopolitiques mondiaux.
Il met en évidence la volonté des pays du Sud global de redéfinir leurs relations internationales en faveur d’un multilatéralisme plus équitable, fondé sur le respect mutuel et la complémentarité économique.
Si peu d’accords concrets devraient émerger de cette rencontre, elle marque néanmoins une étape importante dans la réaffirmation du rôle de l’Amérique latine sur la scène internationale et dans sa quête d’émancipation diplomatique face aux tutelles historiques.

R.I

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