Benjamin Stora appelle la France à reconnaître officiellement ses crimes coloniaux en Algérie : un plaidoyer pour la vérité et la mémoire

dknews
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L’historien français Benjamin Stora, figure emblématique du dialogue mémoriel entre la France et l’Algérie, a une nouvelle fois plaidé, dimanche soir, pour une reconnaissance claire et officielle par la France de ses crimes coloniaux commis en Algérie. Invité sur la chaîne algérienne Al24news, l’auteur du célèbre rapport sur la mémoire de la colonisation a livré un discours fort, empreint de lucidité et de responsabilité historique.

Selon lui, les 132 années d’occupation française ont été marquées par des spoliations, des massacres et des exactions d’une ampleur telle qu’elles constituent des crimes contre l’humanité. « Cette histoire douloureuse reste largement absente des manuels scolaires français », a-t-il déploré, soulignant la nécessité de « reconstruire une mémoire partagée, fondée sur la vérité et la reconnaissance des faits ». M. Stora a salué l’initiative du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a instauré une Commission mixte algéro-française sur l’Histoire et la Mémoire, estimant que cette démarche ouvre la voie à un travail conjoint, apaisé et scientifique. Pour l’historien, seule une approche sincère et dépolitisée de l’histoire permettra de dépasser les blessures du passé et de bâtir une relation équilibrée entre les deux nations.

Victime d’attaques répétées de la part de l’extrême droite française et de certains nostalgiques de « l’Algérie française », Benjamin Stora demeure fidèle à son engagement : défendre une histoire objective, affranchie des tabous et des manipulations idéologiques. Il a rappelé que les archives demeurent un enjeu crucial dans ce processus, appelant à leur ouverture totale pour permettre aux chercheurs des deux pays d’accéder librement à la vérité historique. « Il faut que la France reconnaisse, sans ambiguïté, les crimes de la colonisation. Ce n’est pas un acte de culpabilité, mais un devoir de mémoire et de justice », a-t-il affirmé avec conviction. Cette reconnaissance, selon lui, serait une étape essentielle pour la réconciliation des mémoires et la construction de nouveaux ponts entre les deux rives de la Méditerranée.

 En évoquant les drames du passé, Benjamin Stora a rappelé que la mémoire n’est pas un fardeau mais une passerelle vers l’avenir. En ouvrant ce débat courageux, il invite la société française à regarder son histoire en face, tandis que l’Algérie, forte de son indépendance et de sa dignité retrouvée, continue de défendre la vérité historique et la justice mémorielle avec sérénité et respect.

R.N

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