ALGER : L’Algérie lance le projet « Mémoire environnementale coloniale » pour restaurer la conscience nationale et la justice écologique

dknews
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Dans une démarche inédite alliant histoire, écologie et souveraineté nationale, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie, Mme Kaouthar Krikou, a présidé, aux côtés du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, M. Abdelmalek Tacherift, la cérémonie d’installation de la commission nationale du projet « Mémoire environnementale coloniale », ce lundi dernier, au siège du ministère de l’Environnement et de la Qualité de vie.

Ce projet novateur s’inscrit dans le prolongement des recommandations issues du colloque national intitulé « Les impacts environnementaux du colonialisme en Afrique : vérités historiques et séquelles écologiques – le cas de l’Algérie », organisé le 3 novembre 2025 conjointement par les deux ministères. Cette initiative ambitieuse vise à recenser et documenter les zones incendiées et les sites ayant subi des activités extractives destructrices durant la période coloniale, afin de préserver la mémoire écologique du pays et d’en restituer la vérité historique. La ministre a souligné que ce projet revêt une portée symbolique et scientifique majeure, puisqu’il consacre la mémoire environnementale comme un pilier essentiel de la mémoire nationale et de la lutte pour la libération. Il s’agit, a-t-elle précisé, d’un acte de reconnaissance envers la nature algérienne qui, durant plus d’un siècle, a subi les effets dévastateurs de politiques coloniales fondées sur la spoliation et la destruction systématique des écosystèmes.

En marge de la cérémonie, Mme Krikou a procédé au lancement du guide scientifique de recherche et d’investigation sur les séquelles environnementales du colonialisme en Afrique – le cas de l’Algérie –, intitulé « Témoin oculaire ». Ce document de référence rassemble témoignages, études et travaux de terrain consacrés à l’analyse des dommages écologiques laissés par la colonisation. Véritable outil académique, il ouvre la voie à une lecture scientifique et multidisciplinaire de l’histoire environnementale du pays. Pour sa part, M. Abdelmalek Tacherift a mis en avant la complémentarité entre la mémoire historique et la mémoire environnementale, estimant que les deux dimensions participent d’un même combat pour la vérité, la justice et la transmission du savoir aux générations futures. Il a salué cette initiative comme une contribution majeure à la restauration d’une justice environnementale historique, plaçant l’Algérie à l’avant-garde des pays africains engagés dans la reconstitution de leur patrimoine écologique spolié. La commission nationale nouvellement installée aura pour mission d’élaborer un plan d’action intégré, visant à identifier les zones affectées, à collecter les données scientifiques, et à proposer des programmes de restauration écologique et de valorisation patrimoniale. Elle travaillera également à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la mémoire environnementale comme vecteur d’unité nationale et de conscience écologique.

Par ce projet, l’Algérie réaffirme son engagement à défendre sa souveraineté écologique et à reconstruire un lien authentique entre son histoire, sa nature et son avenir. Cette initiative, qui s’inscrit dans la vision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, consacre la volonté d’un État à la fois lucide sur son passé et tourné vers un développement durable fondé sur la mémoire, la recherche et la responsabilité environnementale.

R.N

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