SOUDAN DU SUD-CICR : Un pays en dérive humanitaire, plus de 445.000 déplacés fuient les combats

dknews
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La tragédie sud-soudanaise s’enlise dans un cycle sans fin de violence, de peur et de désespoir. En 2025, plus de 445.000 personnes ont été contraintes d’abandonner leurs foyers, fuyant une recrudescence des affrontements armés qui embrasent à nouveau un pays déjà ravagé par plus d’une décennie de guerre civile.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d’alarme et appelle la communauté internationale à agir avant qu’il ne soit trop tard. Dans un communiqué publié sur son site, l’organisation humanitaire déplore l’aggravation dramatique de la crise au moment même où les financements internationaux connaissent un net recul.
Les infrastructures vitales « hôpitaux, réseaux hydrauliques, écoles et marchés » s’effondrent, menaçant la survie même des populations civiles.
« Les familles vivent une situation de plus en plus critique, dans l’incertitude et la peur », prévient le CICR, exhortant les autorités locales, les groupes armés et les bailleurs de fonds à éviter la catastrophe humanitaire annoncée.
Les hostilités se sont étendues à sept États sur dix, notamment dans les régions du Haut-Nil, de Jonglei, de l’Équatoria central et occidental, ainsi que du Bahr El Ghazal occidental.
Dans ces zones, des milliers de familles ont été déplacées à plusieurs reprises, cherchant désespérément un refuge souvent éphémère.
Le CICR souligne que les civils demeurent les principales victimes : ils fuient, reconstruisent, puis fuient encore. Les violences intercommunautaires et les affrontements entre factions rivales aggravent encore la situation.

À cette spirale de violence s’ajoutent les conséquences dévastatrices du changement climatique, qui affectent près de 900.000 personnes, dont 300.000 déjà déplacées.
Les inondations, la sécheresse et la dégradation des terres privent des milliers de familles de leurs moyens de subsistance.
Selon Florence Gillette, cheffe de la délégation du CICR au Soudan du Sud, la population vit désormais dans « des conditions insoutenables ».
Elle appelle les belligérants à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils ainsi que les biens essentiels à leur survie.
Le Soudan du Sud, né dans l’espoir en 2011, demeure prisonnier de ses fractures.
La rivalité entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar continue d’alimenter les violences, transformant le pays en champ de ruines humaines.
Pour le CICR, seule une volonté politique sincère et un sursaut international coordonné pourront briser ce cercle infernal et redonner une chance à des millions de vies suspendues à un fil.
R. I.

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