Alger a accueilli un événement scientifique et professionnel d’envergure consacré à la qualité dans les métiers de la pharmacie, réunissant plus de 800 pharmaciens et experts du secteur.
Organisée par la Section ordinale régionale des pharmaciens d’Alger (SORP), sous l’égide du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et le parrainage du ministère de la Santé et du ministère de l’Industrie pharmaceutique, cette rencontre nationale a mis en avant un thème devenu incontournable : l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’avenir du médicament.
Cette journée scientifique, marquée par un large panel d’interventions et d’ateliers, a offert un espace de dialogue et de réflexion autour des outils de management de la qualité, de la modernisation des pratiques professionnelles et de la révolution numérique en cours dans le monde de la pharmacie.
L’événement a réuni pharmaciens d’officine et hospitaliers, industriels, biologistes, universitaires et étudiants, dans une atmosphère d’échanges et de partage d’expériences.
Parmi les intervenants les plus remarqués, Razi Miliani, vice-président de la chambre syndicale des distributeurs tunisiens de médicaments et de l’Association africaine des distributeurs, a livré une analyse percutante sur les défis et opportunités qu’apporte l’intelligence artificielle générative au secteur pharmaceutique.
« L’intelligence artificielle, généralisée à partir de 2022, transforme radicalement les métiers.
Elle ne remplace pas l’humain, mais renforce sa capacité d’analyse, d’anticipation et de création », a-t-il déclaré, avant de plaider pour une approche régionale concertée : « L’Algérie, la Tunisie et l’ensemble des pays du Maghreb doivent unir leurs compétences pour tirer le meilleur de cette technologie, tout en se prémunissant de ses dérives.
» Selon lui, seul le cerveau collectif peut appréhender les enjeux multiples de cette mutation numérique.
Dans le domaine pharmaceutique, l’IA représente un levier stratégique : elle peut automatiser les tâches administratives, améliorer le suivi des stocks, renforcer la traçabilité et optimiser le service client.
« Le pharmacien, grâce à l’IA, peut désormais offrir un service personnalisé, mieux gérer son approvisionnement et garantir une disponibilité accrue des médicaments », explique l’expert.
Razi Miliani a également mis en avant la dimension multimodale de l’intelligence artificielle, capable de traiter simultanément des données visuelles, textuelles et statistiques pour dégager des tendances précises.
« Dans notre secteur, la créativité humaine reste la seule limite.
L’IA peut analyser, suggérer et innover, mais c’est au professionnel de transformer ces données en actions concrètes au bénéfice du patient », a-t-il souligné avec conviction.
Les débats ont également abordé la pharmacovigilance, la réglementation, la fiscalité, la formation continue et la protection des données, autant de domaines désormais traversés par la transformation numérique.
La professeure Nebchi, présidente de la SORP, a insisté sur l’importance de faire de la qualité une culture et non une simple exigence ponctuelle : « C’est à travers la maîtrise de la qualité et l’intégration des nouvelles technologies que notre secteur pourra répondre durablement aux attentes du citoyen et s’aligner sur les standards internationaux.
» Cette journée nationale aura ainsi confirmé que la pharmacie algérienne entre dans une ère nouvelle, où la technologie et l’humain s’unissent pour bâtir un système de santé plus intelligent, plus efficace et plus proche du patient.
R.N
