L’Afrique cherche à parler d’une seule voix sur la scène fiscale internationale. Réunis à Alger dans le cadre des travaux du Forum africain de l’administration fiscale (ATAF), les responsables des administrations fiscales du continent ont appelé à renforcer la coordination entre États africains afin d’adopter une position unifiée dans les négociations sur le nouveau cadre onusien de coopération fiscale internationale. Organisées au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal, ces assises, placées sous le thème « Adoption d’approches efficaces et ciblées pour des systèmes fiscaux équitables », ont réuni les représentants de plusieurs pays africains, aux côtés d’organisations régionales et internationales. Les débats ont mis en exergue les défis majeurs auxquels font face les systèmes fiscaux africains, notamment la mondialisation des échanges, la digitalisation des économies et la montée des activités informelles. Le directeur général des impôts, Djamel Hanniche, a insisté sur la nécessité d’adapter les dispositifs fiscaux aux nouvelles réalités économiques. Il a rappelé que l’activité informelle constitue un frein majeur à l’élargissement de l’assiette fiscale et à la mobilisation des ressources internes.
À ce titre, il a souligné les efforts de l’Algérie pour intégrer ce secteur au tissu économique formel, en simplifiant les procédures, en adaptant le système fiscal et en encourageant l’usage des moyens de paiement électroniques. L’Algérie, a-t-il poursuivi, s’est engagée dans une stratégie économique visant à réduire sa dépendance à la fiscalité pétrolière, en misant sur la diversification et la transition énergétique. Cette orientation structurelle vise à préserver les équilibres budgétaires tout en favorisant la croissance durable. Pour sa part, Patrick Olomo, directeur par intérim du développement économique, de l’intégration et du commerce à la Commission de l’Union africaine, a mis en lumière l’importance croissante de l’Afrique dans l’économie mondiale. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la cohésion entre les pays du continent afin de peser davantage dans les négociations internationales, notamment à l’approche de la réunion de Nairobi sur le nouveau cadre fiscal onusien.
De son côté, Thulani Shongwe, chef de la coopération multilatérale à l’ATAF, a rappelé que l’Afrique devait affirmer sa voix sur la scène fiscale mondiale et bâtir des systèmes équitables et inclusifs capables de financer son propre développement. Les échanges ont également mis en relief l’enjeu du renforcement du contrôle fiscal, de la sensibilisation des contribuables et de la modernisation numérique des administrations. Les intervenants ont conclu sur une conviction partagée : la jeunesse et le dynamisme du continent constituent un atout majeur pour transformer la gouvernance fiscale en levier de croissance. Dans cette perspective, l’Algérie se positionne comme un acteur moteur, déterminé à promouvoir la coopération, la transparence et la justice fiscale au service d’une Afrique unie et prospère.
R.E
