Dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques et des bouleversements multidimensionnels, la préservation de la cohésion nationale et la promotion des valeurs citoyennes s’imposent plus que jamais comme des priorités stratégiques pour l’Algérie. C’est le message fort délivré par le général à la retraite Abdelaziz Medjahed, directeur général de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), lors de son passage à l’émission « L’invité de la matinée » de la Radio nationale, chaîne II. Le général Medjahed a souligné que l’institut qu’il dirige « s’attache à consolider les fondements de la cohésion nationale » à travers des études, des programmes et des séminaires visant à renforcer la conscience collective dans un monde en pleine mutation. Selon lui, cette démarche s’inscrit dans la continuité de l’esprit du 1er Novembre 1954, dont les valeurs d’unité, de dignité et de responsabilité continuent d’inspirer la personnalité algérienne et de guider l’action publique. L’INESG, a-t-il rappelé, organise régulièrement des rencontres intellectuelles et scientifiques réunissant des experts, des cadres et des universitaires de divers horizons, afin d’alimenter la réflexion stratégique de l’État.
Une conférence sur les ressources humaines s’est ainsi tenue récemment, tandis qu’une autre, prévue cette semaine, portera sur la citoyenneté à la lumière du message de Novembre, avec pour axes majeurs la liberté, la justice sociale et le sens du devoir collectif. Pour le général Medjahed, la mission de l’institut ne se limite pas à la recherche théorique. Elle vise également à traduire les orientations de l’État en plans d’action concrets, en synergie avec les institutions nationales et les secteurs stratégiques. L’INESG collabore étroitement avec plusieurs ministères, notamment ceux des Affaires étrangères et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’avec des entreprises publiques et des centres de recherche. Sur le plan international, des partenariats structurants ont été établis avec des institutions en Inde, en Russie et dans la région saharienne, afin d’échanger expertises et approches dans la gestion des défis contemporains. Abordant la dimension économique, le général Medjahed a évoqué une étude majeure menée par l’institut sur le développement de la sous-traitance industrielle, en partenariat avec de grandes entreprises nationales telles que Sonatrach. L’objectif : réduire la dépendance du pays aux importations et bâtir un tissu industriel intégré, compétitif et souverain.
Cette orientation s’inscrit dans la vision nationale de diversification économique et de valorisation des capacités internes, en cohérence avec les réformes structurelles engagées par les autorités. Mais au-delà de l’économie, Medjahed a tenu à attirer l’attention sur les mutations technologiques qui redéfinissent les équilibres mondiaux. « La révolution numérique et l’intelligence artificielle représentent la nouvelle frontière du développement. Elles exigent de la part de notre société une prise de conscience et un engagement collectif », a-t-il affirmé. Selon lui, la réussite de cette transition repose sur la mobilisation de tous les secteurs « éducation, recherche, industrie, communication » dans une démarche de digitalisation cohérente et éthique. Pour le directeur de l’INESG, renforcer la cohésion nationale revient à bâtir une citoyenneté active, fondée sur la conscience, la responsabilité et la solidarité. Il a insisté sur la nécessité de « cultiver un patriotisme éclairé », ancré dans les valeurs historiques du pays mais tourné vers l’avenir.
Dans un monde traversé par la désinformation, les conflits identitaires et les menaces hybrides, la cohésion interne devient, selon lui, une ligne de défense stratégique. « L’esprit du 1er Novembre doit continuer à irriguer nos institutions et à inspirer nos politiques publiques. C’est dans cette fidélité à nos principes fondateurs que réside notre force », a conclu le général Medjahed. À travers la recherche, la formation et la sensibilisation, l’INESG se positionne ainsi comme un acteur clé dans la consolidation du front intérieur, pilier de la stabilité nationale et levier d’un développement durable et souverain.
R.N
