Vers une révolution agricole en Algérie : Le futur projet de loi d’orientation, un socle pour une souveraineté durable

dknews
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L’Algérie s’apprête à franchir une étape décisive dans la modernisation de son agriculture. Le projet de loi d’orientation agricole, dont le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la préparation, constitue une initiative stratégique visant à refonder le système agricole national sur des bases modernes, intégrées et durables. Ce texte fondateur ambitionne de tracer les grandes lignes d’une nouvelle ère agricole, conciliant souveraineté alimentaire, innovation, valorisation des ressources et développement rural équilibré. Ce projet, appelé à devenir une véritable charte de la transformation agricole, s’inscrit dans une vision prospective qui rompt avec les schémas traditionnels. L’économiste Ishak Kherchi, directeur de l’École supérieure de commerce, estime qu’il s’agit d’un « cadre de référence destiné à définir une vision à long terme pour le secteur, garantissant la transition d’une agriculture de subsistance vers une économie productive et durable, fondée sur les chaînes de valeur, la recherche et la numérisation ». Pour lui, cette réforme n’est pas qu’une simple mise à jour législative : elle est un levier stratégique pour positionner l’Algérie dans la dynamique mondiale d’innovation et de compétitivité agricole.

L’objectif est clair : assurer la sécurité alimentaire du pays tout en intégrant les nouvelles technologies, la gestion intelligente des ressources hydriques et la promotion d’un entrepreneuriat rural performant. L’expert souligne que le lien entre l’agriculture et les industries de transformation doit devenir l’un des piliers de cette réforme. Ce maillon essentiel permettra de créer de la valeur ajoutée locale, d’encourager l’investissement et d’ouvrir des perspectives d’exportation. De plus, la numérisation du secteur – notamment la gestion des exploitations via des données précises – constitue un élément-clé pour optimiser la production et anticiper les défis climatiques. Pour Ahmed Malha, expert agricole, l’un des points forts de cette future loi réside dans la participation active des agriculteurs, des professionnels et des chercheurs. « Cette loi ne doit pas être conçue dans les bureaux, mais sur le terrain, au contact de ceux qui vivent l’agriculture au quotidien », affirme-t-il. Il souligne que la réussite du texte dépendra de la concertation et de l’adaptation aux réalités régionales, tout en répondant aux défis de la sécurité alimentaire.

Dans la même veine, Laala Boukhalfa, expert du domaine, rappelle que l’Algérie a déjà accompli des progrès notables en matière d’autosuffisance alimentaire, grâce à la production nationale de fruits, de légumes, de légumineuses et de viande. Cependant, pour consolider ces acquis, il faut, selon lui, « une réorganisation du secteur fondée sur la recherche scientifique, la formation et l’intégration de la jeunesse rurale dans l’économie verte ». L’orientation donnée par le président de la République va encore plus loin : elle comprend également une modernisation rapide du parc matériel agricole. L’instruction présidentielle relative à l’importation de moissonneuses et de semoirs modernes, ainsi qu’à la possibilité d’acquérir des machines d’occasion récentes pour la récolte du maïs et des oléagineux, répond à la nécessité de renforcer la productivité et de réduire les pertes. Cette mesure traduit une approche pragmatique et visionnaire, qui cherche à faire de l’agriculture algérienne un moteur du développement économique.

En encourageant la mécanisation, la formation, la recherche et la digitalisation, le projet de loi d’orientation agricole ambitionne de redonner à ce secteur vital sa pleine puissance, tout en l’inscrivant dans une logique de durabilité et de souveraineté nationale. Le futur texte sera bien plus qu’une réforme : il constituera une feuille de route pour une Algérie agricole moderne, connectée à son temps, soucieuse de préserver ses ressources et de garantir la sécurité alimentaire de son peuple. Un projet porteur d’avenir, fidèle à la vision du président Tebboune d’une économie diversifiée et résiliente, bâtie sur le savoir, l’innovation et la valorisation du potentiel national.

R.N

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